Le baobab africain : un arbre mythique

Le baobab africain (Adansonia digitata) est la plus connue des huit espèces de baobab. Sacré pour plusieurs cultures, c'est aussi un arbre à palabres qu'il est malvenu ou sacrilège de couper. C’est l’arbre typique de l’Afrique tropicale sèche et l’emblème du Sénégal…

Le nom de baobab vient de l’arabe bu hibab, fruit à nombreuses graines. En effet, chacun de ses fruits ovales contient souvent plusieurs centaines de graines.

Description
L’arbre au tronc ventru et au bois mou gorgé d’eau (on l'appelle pour cela "arbre bouteille") a une allure caractéristique. Il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 12 m de circonférence avec une couronne de branches irrégulières et dépourvues de feuilles neuf mois sur douze, c’est une des explications à son appellation « l’arbre à l’envers » car il paraît avoir été retourné tête en bas.

Adansonia digitata a un caractère botanique unique dans le genre Adansonia : des fleurs blanches pendantes, au contraire des autres espèces à fleurs érigées.

L’écorce est fibreuse, grise et lisse, quelquefois irrégulièrement tuberculée. Elle a la particularité de pouvoir se régénérer. Le bois est mou et spongieux.

Les fleurs blanches et pendantes, semblables à celles des hibiscus, sont suspendues au bout d'un long pédoncule. La floraison a lieu durant les deux premiers mois de la saison des pluies.

Le fruit du baobab (pain de singe) se présente sous une forme oblongue d'environ 100 mm de diamètre et 200 mm de long. Il contient des graines enrobées d'une pulpe déshydratée.

Pollinisation par les roussettes
Les fleurs éclosent à la tombée de la nuit et fanent au petit matin. En s'ouvrant, calice et corolle libèrent quelque deux mille étamines, regroupées en un dense plumeau au centre duquel saille le style recourbé du pistil (voir photos). Elles émettent à ce moment un parfum puissant qui attire les chauves-souris. Ce sont pour l'essentiel des mâles de roussettes des espèces suivantes : la roussette paillée africaine (Eidolon helvum), la roussette d’Égypte (Roussettus aegyptiacus) et l'épomophore de Wahlberg (Epomophorus wahlbergi) qui profitent deux mois durant de l'abondant nectar produit par les fleurs de baobabs. Elles assurent ainsi une pollinisation croisée efficace.

Longévité
Cet arbre de croissance lente est exceptionnellement longévif, on peut rencontrer des spécimens âgés de près de 2 000 ans. Les baobabs ne produisent pas de cernes tous les ans du fait des sécheresses récurrentes qui touchent la savane africaine, il est donc difficile de déterminer leur âge par des méthodes de dendrochronologie.

Distribution
C'est un arbre africain typique de la savane arborée sèche, où on le rencontre en compagnie d'acacias, tamariniers et albizias. Son aire de distribution va du Sahel, surtout au Sénégal, jusqu'au Transvaal, où sa sensibilité au gel limite son expansion. Il est absent des forêts ombrophiles d'Afrique centrale.

Utilisations
Cette essence et ses fruits font l'objet de nombreux usages traditionnels, ou rénovés2.

Alimentation

Fruits

Les fruits du baobab sont comestibles. Leur goût acidulé plaît aussi bien aux humains qu'aux singes (d'où leur appellation de "pain de singe"). Ils sont très riches en vitamines B1 et C et contiennent deux fois plus de calcium que le lait.

Les graines du baobab se consomment grillées. Elles sont très nourrissantes3. On s'en sert également pour remplacer le café. On en extrait encore une huile alimentaire.

La pulpe des fruits frais ou séchés mêlée à de l'eau fournit une boisson rafraichissante appelée bouye ou jus de bouye.

Depuis juillet 2008, le fruit est autorisé à la vente par la Communauté européenne (cette autorisation est obligatoire depuis 1997 pour tout produit alimentaire non déjà couramment consommé en Europe).

Racines, turions. Les jeunes pousses et les racines des jeunes plants sont consommées comme des asperges.

Feuilles

La feuille de baobab riche en protéines et minéraux (calcium, fer, potassium, magnésium, manganèse, phosphore et zinc) se consomme en bouillie. Au Sénégal, le "lalo" est une poudre de feuilles de baobab séchées que l'on incorpore aux céréales ou aux sauces, notamment lors de la préparation du couscous de mil.

Du côté de Kayes (au Mali), les enfants emploient parfois les graines comme bonbons en raison de la saveur acidulée de la pulpe.

Médecine traditionnelle

Fruit

- La décoction de la pulpe sèche du fruit (jus de bouye) est utilisée comme antidiarrhéique pour ses propriétés astringentes (Afrique de l'Ouest, Afrique australe). Elle est également utilisée comme fébrifuge et dans l'hémoptysie.
- La pulpe a été utilisée contre le paludisme.
- La pulpe est préparée en porridge dans l'agalactie.

Feuille

La feuille est utilisée en décoction dans des tisanes médicinales et contre le paludisme.

Écorce

L'écorce a été utilisée comme fébrifuge.

Divers

- Au Mali, au Pays dogon, le fruit séché du baobab est transformé en "maracas" après l'avoir percé de petits trous et décoré au fer rouge.
- Riches en phosphate, les graines sont utilisées pour la fabrication de savon et d’engrais.
- L’écorce sert à confectionner cordes et cordages.
- La sève entre dans la fabrication du papier.
- La feuille sert de fourrage pour le bétail durant la saison sèche, et le tourteau résultant de l'extraction d'huile peut être utilisé en alimentation animale.

Le bois

- Le bois est trop mou et gorgé d'eau pour être utilisé.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Ferdinand Reus

Pour vous organiser un voyage au milieu des baobabs, un tour operator :

93400 - QUARTIERS DU MONDE http://www.quartiers-du-monde.com


Voir toutes les newsletters :
www.haoui.com
Pour les professionnels : HaOui.fr