Les difficultés de Gutenberg, l’inventeur de l’imprimerie moderne

Gutenberg né vers 1400 à Mayence dans le Saint-Empire romain germanique et mort le 3 février 1468 dans sa ville natale, était un imprimeur allemand dont l'invention des caractères métalliques mobiles a été déterminante dans la diffusion des textes et du savoir...

Alors que son invention est considérée comme un événement majeur de la Renaissance, Gutenberg connut une existence difficile. Il sera spolié de son matériel par l'un de ses associés, Johann Fust, et ne sera sauvé de la misère que grâce à Adolphe II de Nassau qui lui accorda une pension à vie et le titre de gentilhomme de sa cour.

Formation
Johannes Gutenberg, né vers 1400 (comme souvent à cette époque, sa date de naissance ne peut être établie précisément) est le troisième enfant d'une famille aisée, celle de Friele Gensfleisch zur Laden. On croit qu'il a été baptisé dans l'église Saint-Christophe proche de sa maison natale.

Les lieux de séjour et les activités de Gutenberg, ne sont pas connus entre 1400 et 1420. Au regard de ses activités ultérieures et du niveau social de sa famille, des études universitaires sont probables.

Entre 1434 et 1444, la famille Gutenberg s'installe à Strasbourg. Gutenberg fait son apprentissage pour devenir orfèvre. Il se forme notamment à la ciselure et à la maîtrise des alliages, qui constitueront les bases de son futur métier, lui permettant de concevoir des caractères d'imprimerie résistants et reproductibles à l'infini.

On trouve sa trace dans les registres de la ville jusqu'en 1444. Il n'existe rien sur les quatre années suivantes. De retour à Mayence en 1448 au plus tard, il poursuit les travaux commencés à Strasbourg et emprunte de l'argent à son cousin Arnold Gelthus pour construire une presse.

Invention du caractère mobile d'imprimerie typographique
En 1450, Johannes Gutenberg persuade le riche banquier Johann Fust de l'aider à financer son projet. Fust prête 800 florins - somme considérable pour l'époque - à Gutenberg et 300 florins par an pour les frais généraux. Il devient de fait son associé.

En homme d’affaires avisé, Fust rédige un contrat particulièrement contraignant pour Gutenberg. En garantie d’hypothèque, Gutenberg devra engager sa presse et les outils et réglera 6 % d’intérêt l’an. Fust se montrera magnanime et ne lui réclamera pas les intérêts, du moins dans un premier temps.

Pour espérer des revenus suffisants, Fust et Gutenberg doivent choisir d'imprimer un livre dont le tirage permettra de couvrir les sommes engagées. À l’époque, le seul livre capable d’un succès immédiat est la Bible dans sa version en latin de saint Jérôme, la Vulgate. L'idée première de Gutenberg pour imposer son invention sera d'imiter parfaitement les livres manuscrits (codex). À ce jour, on n’a pas trouvé le modèle précis de Bible utilisé par Gutenberg.

C'est à cette époque que Gutenberg perfectionne simultanément les différents éléments qui constituent son invention :

- la technique de production des caractères en métal interchangeables et égaux (alliage de plomb, fer, étain et antimoine) à l'aide de timbres d'acier coupés, des matrices de cuivre et d'un instrument à couler,

- la presse à bras,

- l'encre d'impression (à l'époque, l'encre utilisée par les copistes était à base d'eau).

Premières impressions
Les nouveaux outils mis au point par Gutenberg et ses ouvriers lui servent d'abord à imprimer de petits documents, des poèmes, la grammaire latine de Donat, des lettres d'indulgence pour l'Église, etc. Les lettres d'indulgence à trente et une lignes (dont la plus vieille, datée du 22 octobre 1454, est le premier spécimen d'une œuvre d'imprimerie venant de Mayence) et les petits ouvrages connus ont semble-t-il été produits par un apprenti de Gutenberg.

La mise au point de la presse prend plus de temps que prévu, les frais courent et les premiers investissements de Fust ne suffisent plus pour financer l'entreprise. En 1454, Fust avance à nouveau huit cents florins pour poursuivre l’impression des Bibles sur vélin et, sans doute par économie, sur papier.

Impression de la Bible B42
Gutenberg et ses ouvriers, dont Pierre Schoeffer, impriment la Bible en six cent quarante et un feuillets répartis en soixante-six cahiers.

Composée à partir de la Vulgate de saint Jérôme, la Bible de Gutenberg est considérée comme l'œuvre la plus techniquement complexe et la plus belle de l'imprimerie de Gutenberg. Chaque page, présentée comme une page manuscrite et composée de caractères gothiques de type textura, se divise en deux colonnes de quarante-deux lignes chacune. Entre 1452 et 1455, la Bible à quarante-deux lignes a été imprimée à environ cent quatre-vingts exemplaires. Quarante-huit d'entre eux ont été conservés et douze sont imprimés sur parchemin.

Le procès et la ruine
Malheureusement pour Gutenberg, l'impression des livres connaît un succès mitigé. Dans l’inventaire de son atelier, les bibles resteront en rayonnage quelque temps.

Fust, qui a investi plus de 2 500 florins dans l'entreprise, est furieux contre Gutenberg, car il lui avait promis un succès rapide. Gutenberg refusant de payer — ou ne le pouvant pas — les intérêts et le capital qu'il lui avait prêtés, il décide de porter l'affaire en justice. Le tribunal tranche en faveur de Fust, en reconnaissant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'un prêt mais d'un investissement, et que Fust n'était pas prêteur mais associé.

Fust obtient alors la gestion de l'atelier et la mise en gage de la presse. Il continue l'entreprise d'imprimerie sous son propre nom. Dans la plus vieille édition du Psalmorum Codex, paru pour la première fois le 14 août 1457, seuls les noms de Fust et de Schoeffer sont mentionnés. Ce livre, remarquable par sa qualité d’impression, par son texte imprimé en noir et rouge et par la régularité de la fonte des caractères, décoré de lettrines ornées et filigranées, apporte alors une certaine notoriété aux deux hommes.

Pour élargir leur clientèle et dépasser le petit cercle des bourgeois cultivés et des universitaires, Fust et Schoeffer orientent rapidement leur production vers des éditions de moindre ampleur, mais plus faciles à vendre. Ils s’installent à Paris pour y vendre leurs livres en 1463, une date où l’imprimerie n’existe pas encore en France. Fust n’en profitera pas longtemps : il meurt à Paris en 1466, mais il aura tout de même le temps de voir s'installer, rue Saint-Jacques, une quantité d'imprimeurs d'origine germanique.

Insolvable, Gutenberg tente de relancer un atelier d'imprimerie et participe en 1459 à une édition de la Bible dans la ville de Bamberg. Ses travaux ne portant ni date ni nom, il est encore difficile d'identifier avec certitude les documents provenant de son atelier. Il est possible que le dictionnaire Catholicon de sept cent quarante-quatre pages, imprimé à trois cents exemplaires à Mayence en 1460, soit de sa composition.

En janvier 1465, Gutenberg fut nommé gentilhomme auprès de l'archevêque de Mayence Adolphe II de Nassau. Il bénéficia alors d'une rente et de divers avantages en nature. Il mourut en 1468, largement méconnu par ses contemporains, et fut enterré à Mayence dans un cimetière qui sera détruit plus tard. Sa tombe est aujourd'hui perdue.

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