Babysitting

Faute de baby-sitter pour le week-end, Marc Schaudel confie son fils Rémy à Franck, son employé, « un type sérieux » selon lui. Sauf que Franck a 30 ans ce soir et que Rémy est un sale gosse capricieux. Au petit matin, Marc et sa femme Claire sont réveillés par un appel de la police. Rémy et Franck ont disparu ! Au milieu de leur maison saccagée, la police a retrouvé une caméra. Marc et Claire découvrent hallucinés les images tournées pendant la soirée…

Entretien avec Philippe Lacheau et Nicolas Benamou, les réalisateurs

Comment est né BABYSITTING ?
Philippe Lacheau : L’idée m’est venue chez moi, dans mon bain. On avait eu plusieurs projets cinématographiques avec la Bande à Fifi mais aucun ne s’était fait pour des histoires de budget. A cette époque, les films found-footage comme PARANORMAL ACTIVITY débarquaient en masse. Ils ne coûtaient pas cher et cartonnaient à chaque fois. C’était tous des films d’horreur ou de science-fiction. Je me suis dit « reprenons le procédé, mais en comédie ». C’est là que m’est venue l’idée de BABYSITTING : des parents laissent leur enfant à un baby-sitter, retrouvent leur maison saccagée ainsi qu’une petite caméra, et ils appuient sur « play ». A la différence des found-footage classiques, dans notre film, il y a 40% de found-footage et 60% de réalisation traditionnelle.

Nicolas Benamou : Ce n’est pas un effet de mode, c’est un ingrédient au service de l’histoire. En effet, le film débute comme une comédie classique, dans l’esprit du JOUET avec Pierre Richard. C’est par la suite qu’il vire au found-footage et à un humour plus proche de VERY BAD TRIP et des happenings à la Jackass.

P.L. : Pierre Richard, c’est celui qui m’a donné envie de faire de la comédie quand j’étais petit. Avec Terence Hill. Sinon, on a surtout été influencés par les comédies américaines, par leur sens du délire. Plus par VERY BAD TRIP que par « Jackass ». L’idée n’était pas de leur ressembler mais d’aller aussi loin que possible dans les situations décalées tout en racontant une histoire. On risque d’être comparés à PROJET X à cause du sujet sauf que j’ai écrit BABYSITTING avant. Quand PROJET X est sorti, j’ai d’abord eu très peur. Puis je suis allé le voir et j’ai compris que c’était très différent. BABYSITTING n’est pas un film de teuf, c’est une comédie plus familiale.

L’aspect found-footage, cela induit quoi en termes de mise en scène ?
N.B. : On ne se contente pas de filmer des gens dans une fête. Il faut mettre en scène le bordel. Le plus difficile, c’est de créer de faux instants de vérité, de faire croire que tout a été pris sur le vif, le temps d’une nuit. Ça doit avoir l’air tout simple alors que c’est beaucoup de boulot. Et d’excitation.

P.L. : On a énormément travaillé en plans-séquences. Il nous arrivait, en une nuit de tournage, de ne mettre en boîte qu’un seul plan. Mais de 4 minutes. La grosse scène de fête de la fin, elle est composée de deux plans. Il y a 150 figurants, des cascades, tout le monde a du texte, le gamin doit mimer un saut par la fenêtre, être remplacé par sa doublure pour qu’on le retrouve quelques secondes après dans la piscine… Et si un seul se plante, il faut tout recommencer.

N.B. : Les figurants sont très actifs. Ça crée une émulation, une solidarité entre les acteurs et l’équipe que l’on ne trouve pas sur un tournage traditionnel.

Vous avez signé le film à deux, ce qui est assez rare. Comment est née votre collaboration ?
P.L. : Il y a plus de dix ans, Nicolas travaillait pour le « Morning Live » de Michaël Youn sur M6 et moi sur sa petite soeur, Fun TV. On se croisait souvent. Mais le déclic a eu lieu l’année dernière, au Maroc, sur le tournage de PARIS À TOUT PRIX de Rheem Kerici. Nicolas était superviseur technique, moi, j’avais co-écrit le film et je jouais dedans. Je lui ai fait lire le scénario de BABYSITTING, il a beaucoup aimé. Ça a été « coup de foudre à Casablanca ».

N.B. : On a des références et un parcours communs. Et on a toujours été raccords sur le film qu’on faisait. Sur un tournage, on est très complémentaires. Nos tempéraments ne sont pas actifs de la même façon et au même moment. Comme Fifi est aussi à l’écran, il était souvent avec les autres acteurs et moi, j’avais plus la main sur l’organisation du plateau. Chacun est là où l’autre n’est pas et, au final, c’est plutôt efficace.

Parlons des acteurs. BABYSITTING organise la rencontre de plusieurs familles et générations de la comédie : la Bande à Fifi, Alice David de « Bref », Vincent Desagnat de la famille Michaël Youn, David Marsais et Grégoire Ludig du Palmashow, Gérard Jugnot du Splendid, Philippe Duquesne des Deschiens.
N.B. : C’est un tour d’horizon de toutes nos influences comiques.

P.L. : On a eu beaucoup de chance de les avoir. Tout le monde a été super. Le couple formé par Clotilde Courau et Gérard Jugnot est assez inattendu.

P.L. : On s’est dit : « c’est bizarre mais ça va marcher ». Il est riche, elle est jeune ; c’est un couple moderne ! Clotilde nous a dit qu’elle en connaissait beaucoup des comme ça. Clotilde et Gérard ont été très généreux. Ils nous faisaient confiance et ne nous ont jamais regardés de haut.

N.B. : Entre les prises, à chaque fois que les assistants proposaient à Clotilde ou Gérard de retourner dans la loge équipe, ils préféraient rester avec nous sur le plateau. Jugnot nous a dit avoir beaucoup apprécié l’énergie du tournage. Il régnait un vrai esprit d’équipe, proche de celle d’une troupe de théâtre.

Parmi les nombreuses scènes délirantes, il y en a une vouée à devenir culte : celle de la danse Surra de Bunda, où une strip-teaseuse gifle Franck avec ses fesses.

N.B. : Il fallait que Franck ait la honte de sa vie devant la fille dont il est secrètement amoureux.

P.L. : On voulait une scène de strip-tease et on cherchait ce qu’il pourrait y avoir de plus humiliant pour lui. La chantilly dans le pantalon, le seau de glaçons sur le sexe… tout ça, c’était déjà vu. Et on a trouvé cette danse du Brésil. Les Brésiliennes l’utilisent pour se venger des hommes.

N.B. : Avec la coupe du Monde de football qui arrive, on n’est pas à l’abri d’une mode.

Babysitting, comédie de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou.

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