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Histoires de tueurs en série : le monstre de Rostov Andreï Romanovitch Tchikatilo né le 16 octobre 1936 à Iablotchnoïe, village de la région de Soumy en Ukraine soviétique, et exécuté d'une balle dans la nuque le 14 février 1994, est un tueur en série ukrainien surnommé « Le monstre de Rostov »… Biographie Arrêté en 1990, à l'âge de 54 ans, il est classé parmi les plus grands criminels du siècle : tueur, violeur, anthropophage, il se crédite de 55 assassinats alors que la justice, faute de preuves, n'en retint que 52 : 21 garçons de 8 à 16 ans, 14 fillettes appartenant à la même classe d'âge et 17 femmes adultes. Condamné à mort le 15 octobre 1992 pour le meurtre de 52 femmes, enfants et adolescents entre 1978 et 1990, principalement dans la région de Rostov-sur-le-Don, actuelle Fédération de Russie, il fut exécuté d'une balle dans la nuque le 14 février 1994. Le déroulement de l'enquête Tchikatilo commit son deuxième meurtre au bout de trois ans, le 3 septembre 1981. La victime fut une prostituée de 17 ans, Larissa Tkatchenko. Encore neuf mois plus tard, le 12 juin 1982, ce fut le tour d'une fillette de 12 ans, Lioubov Biriouk. La suite : 49 autres meurtres retenus par la justice, tous perpétrés de façon semblable. Malgré les similitudes entre les assassinats, notamment le mode opératoire, les responsables soviétiques du parquet et de la milice refusèrent longtemps de considérer qu'il pouvait s'agir de l'œuvre d'un seul tueur : pour l'idéologie officielle, les tueurs en série ne pouvaient exister dans la société socialiste. Le Ministère de l'Intérieur mit en place en 1983 une Task force sous la direction du commandant Mikhail Fetisov qui recruta les meilleurs spécialistes de la police soviétique, en premier lieu le lieutenant Victor Burakov. Ce dernier se mua en profiler, établissant un portrait-robot, consultant le psychiatre Alexandr Bukhanovsky pour avoir un profil psychologique du criminel et s'entretenant avec un tueur en série psychopathe emprisonné, Anatoly Slivko (en), qui lui confirma le portrait du psychiatre3. Ce ne fut qu'avec la glasnost et la perestroïka vers la fin des années 1980, que l'enquête s'orienta vers l'hypothèse d'un tueur unique. Le groupe sanguin du tueur, déterminé grâce à des analyses de sperme séché retrouvé sur le corps des victimes, fut alors correctement exploité. En tout plus de 165 000 prises de sang et 500 000 contrôles furent organisés. Burakov, remis d'une sévère dépression nerveuse suite à une période de découragement, découvrit que son terrain de chasse était les gares routières et ferroviaires, repérant des proies faciles, prostituées, fugueur. Avec l'aide du policier Issa Kostoyev qui avait déjà arrêté des tueurs en série, il y fit placer 350 policiers en faction dans les gares, la plupart en uniforme pour que le tueur se rabatte sur les gares surveillées par ceux en civil. En novembre 1992, un an après l'effondrement de l'URSS, Tchikatilo fut contrôlé par un policier en civil près d'une gare ferroviaire avec des traces d'herbe sur le pantalon et du sang sur le visage, peu de temps avant la découverte d'un nouveau corps. Burakov et Kostoyev croisèrent le rapport de ce policier avec le profil psychologique qu'ils avaient établi. Le 20 novembre 1992, il fut arrêté devant son domicile familial. Les enquêteurs découvrirent dans sa mallette un couteau de cuisine. Tchikatilo passa rapidement aux aveux : « Je suis persuadé que je souffre d'une espèce de maladie », expliquait-il pour se justifier. Le procès de Tchikatilo s'ouvrit le 14 avril 1993. Dans le box des accusés séparé par des barreaux du reste de la salle (comme c'est la règle dans les prétoires russes pour les procès criminels), il coupait les plaidoiries par des soufflements d'impatience ou des bribes de phrases incohérentes. Il fut condamné à mort et exécuté le 14 février 1994. Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |