Face à la crise, politique de l’offre ou de la demande ?

En ces temps de crises, les politiques de relances à mettre en œuvre ne semblent pas s’imposer d’elles même. Il est vrai que deux écoles s’opposent. Celle qui prône la politique de l’offre et celle qui défend la politique de la demande. L’une aurait tendance à privilégier l’entreprise et l’autre plutôt le consommateur…

La politique de l’offre
La politique de l’offre (on parle aussi de la « politique économique de l'offre » ou « économie de l'offre ») est une école de pensée pour qui la manière la plus efficace d’obtenir une croissance économique élevée sur le moyen et le long terme est d’aider les entreprises à produire davantage de biens et services et de les inciter à entrer sur de nouveaux marchés.

Selon les partisans de « l'économie de l'offre », l'objectif de croissance ne peut être atteint qu'en levant le plus possible les freins fiscaux et règlementaires qui entravent leur développement. Il s'agit donc de lever les freins à l'initiative privée en diminuant l'impôt pesant

- sur l'activité des entreprises (impôt sur les sociétés, taxe professionnelle, etc.)
- sur les revenus des travailleurs (comme les cotisations sociales).

Inversement, des subventions peuvent et doivent le cas échéant être accordées aux entreprises dans certains secteurs économiques, si les objectifs attendus le justifient.

Cette école de pensée voit le jour dans les années 1970, alors que les politiques sont hésitants (la politique de la demande keynésienne ne semble plus être efficace dans les pays développés) et ne savent quelle ligne de conduite adopter pour faire face aux chocs pétroliers et pour remédier à la situation de stagflation ( situation de stagnation combinée avec une poussée de l'inflation ).

La réflexion économique avait déjà pointé l'importance de l'offre dans le jeu économique : Ricardo et Jean-Baptiste Say avaient largement exploré ce thème. Ainsi la Loi de Say (dite aussi «Loi des débouchés») pose le principe selon lequel « l’offre crée sa propre demande ». Dit autrement, « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits ».

Argumentation de la « Loi de Say »

Plus il y a de biens produits, plus ces biens peuvent ouvrir une demande pour d'autres biens : en effet ces biens nouvellement produits peuvent être offerts en échange d'autres biens.

Inversement, toute nouvelle demande qui n'est pas précédée d'une production préalable n'offre en réalité aucune perspective d'échange. Car il n'y a aucun débouché nouveau : Cette demande est une demande insolvable qui ne peut stimuler la production.

Conséquences de la « Loi de Say »

- La croissance ne peut être obtenue que par la stimulation de la production et non par celle de la consommation.
- La récession ne provient pas d'un problème de demande ou de manque de monnaie.
- La création monétaire crée de la demande, mais aussi et surtout de l'inflation, car sans production correspondante, il n'y a pas création de demande réelle, solvable, mais seulement réduction de la valeur de la monnaie.

Say fait l'hypothèse que la monnaie est totalement neutre, c'est-à-dire qu'elle est un bien sans valeur intrinsèque, qui ne peut être recherché pour lui-même. (Ses critiques ultérieurs feront l'hypothèse inverse : la monnaie a une valeur propre, non nulle, et peut donc être désirée pour elle-même). Personne — d'après Say — n'a intérêt à conserver de la monnaie. On vend un produit, non pas pour récupérer de la monnaie, mais pour en acheter un autre (d'où la célèbre citation : « les produits s'échangent contre des produits »). La monnaie n'est qu'un voile qui ne doit pas faire oublier ce qui se cache derrière elle et qui est le plus important : le caractère réel de l'économie (on parle de dichotomie entre secteur monétaire et secteur réel). Au delà des apparences (l'usage de la monnaie), le fonctionnement de l'économie n'est qu'une série de troc et d'échange de biens contre d'autres biens.

Conclusion : Un producteur qui vend son produit utilise sa recette pour acheter d'autres produits et crée par son action une demande d'un montant équivalent. Toute offre crée sa propre demande : une crise généralisée de surproduction est donc impossible.

Il peut cependant exister des crises sectorielles, parce que les producteurs peuvent mal estimer leur demande (qui doit correspondre à la production des autres secteurs) et la production de leurs concurrents. Il en résulte un déséquilibre entre deux groupes de biens : ceux produits en trop grande quantité et ceux produits en quantité insuffisante. Les premiers ne trouvent alors plus leur contrepartie à cause du manque des seconds. Et ceci, jusqu'à ce que les moyens de production se déplacent vers la production des biens manquants, ce qui a pour effet de corriger le déséquilibre.

Le courant de l'économie de l'offre se rattache à la pensée libérale. Il combat activement l'économie de la demande (le keynésianisme), qui voit la dynamique économique dans le principe de demande effective. Au point de stimuler celle-ci ou d'y suppléer le cas échéant par la dépense publique.

La politique de la demande
Une politique de la demande, en économie, est une politique économique d'inspiration keynésienne menée par l’État visant à augmenter la demande en augmentant les investissements publics et la consommation du secteur public, et en essayant de favoriser la consommation privée, au moyen d’une augmentation des dépenses publiques ou d'une baisse des impôts.

Si le libéralisme classique est favorable à une baisse des impôts qui conduit à une hausse de la demande, traditionnellement le social-libéralisme se méfie des baisses de l'impôt direct progressif car elles ne ne permettent pas d'éviter de trop fortes inégalités. Récemment tant aux États-Unis qu'en France, la question s'est posée quant à savoir si la baisse des taux d'imposition adoptée lors de plan de relance n'avaient pas accru les inégalités et donnés aux marchés des incitations néfastes économiquement.

Une politique de demande a des effets positifs, souvent concentrés sur le court terme, et des effets négatifs. L'efficacité des politiques de la demande est discutée notamment en ouverture économique liée à la mondialisation économique. Dans ce cadre, les capacités de production locales ne peuvent pas s'ajuster rapidement à des fortes variations de demande, l'augmentation de la demande favorise essentiellement les importations ce qui peut provoquer une crise du change.

- Les politiques de la demande induisent une hausse des dépenses et/ou une baisse des recettes qui peuvent conduire à des déficits financés par l'emprunt et donc à une hausse de ladette publique. À la suite de David Ricardo, des économistes dont le plus connu est Robert Barro soutiennent que les consommateurs anticipant une hausse future des impôts auront tendance à accumuler une épargne de précaution qui limitera l'effet de relance.

Demande effective et loi de Say

Selon Keynes, la loi de Say n’étant pas toujours valable, les entrepreneurs doivent s’adapter à la demande des ménages. La demande effective est l'agrégation des anticipations sur les ventes futures, qui détermine le niveau de production réel. C'est la somme de trois composantes :

- la consommation finale
- l'investissement
- les exportations

Dans un climat d’incertitude et de crise, la notion prend une importance qu'elle n'a pas dans une situation de croissance. En effet, dans ce cas, les entrepreneurs pourront être prudent et préférer le risque de ne pas produire autant qu'ils pourraient vendre (situation où ils subissent des manques à gagner mais pas de pertes), au risque de produire trop et de se retrouver avec des invendus (qui causeraient des pertes bien réelles). La demande effective peut donc être plus basse, ce qui aura des conséquences sur l'offre réelle de biens et d'emplois (donc : le chômage), la consommation, les revenus des travailleurs,…

Entre le gouvernement actuel, plutôt économie de la demande (mais pas tout à fait) et son opposition plutôt économie de l’offre (mais pas tout à fait), les divergences de politique économique n’ont pas fini d’alimenter le débat…

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