Tunisie : le droit des femmes

Le 1er colloque Franco-Tunisien, dédié aux droits des femmes en Tunisie, s’ouvre le 26 juin 2012, de 8h30 à 17 heures à la Maison du Barreau à Paris. Les femmes sont à l’origine du "printemps arabe" et pourtant, aujourd’hui, alors que l’Assemblée constituante désignée le 23 octobre 2011 rédige la nouvelle Constitution tunisienne, leurs droits sont menacés…

70 intellectuels ont lancé un appel au public dans lequel ils s’inquiètent du recul des libertés en Tunisie. Alors que la Charia comme source des lois était absente du programme électoral d’Ennahda, les Tunisiens ont vécu dernièrement sous la menace de son introduction dans la Constitution. Une telle mention aurait eu de graves conséquences sur le code du Statut Personnel — Constitution civile des Tunisiens. Ainsi, auraient été mise en cause l’égalité des femmes et des hommes et la non-discrimination pour raison d’appartenance confessionnelle. Encore une fois, la résistance de la société a contraint Ennahda à reculer. De nombreuses associations tunisiennes sont convaincues que le retrait de ce projet n’est que tactique.

Une autre stratégie est déjà mise en œuvre, celle qui cherche à introduire la norme religieuse au cas par cas. C’est le sens des déclarations de ministres et de parlementaires ciblant le droit de la famille, telles que l’abolition de l’adoption, les incitations à contourner le mariage civil, par le recours au mariage coutumier interdit par la loi républicaine parce qu’il fragilise la situation des femmes, tout en légalisant de fait la polygamie.

La situation juridique des femmes donnera un éclairage sur la réalité du régime qui sera mis en place. Il sera un symbole pour les autres pays qui souhaitent se libérer de l'autoritarisme.

Les associations et personnalités françaises et tunisiennes se mobilisent
Au moment crucial où les sources du droit tunisien font débat, l’Ordre des avocats du Barreau de Paris et l’Association Française des Femmes Juristes proposent d’apporter un éclairage sur les enjeux décisifs qui président à cette rédaction. Elles organisent un colloque d’une journée sur le thème de la Constitution tunisienne et du droit des femmes.

L’objectif est d’y produire des débats de qualité, d’apporter un éclairage suffisamment pertinent, et de provoquer une prise de conscience pour que des personnes qui s’intéressent à la question - étudiants, politiques, journalistes, membres d’associations, société civile - puissent agir à leur niveau et avec leurs moyens.

Qui sera présent au colloque du 26 juin ?
Les personnalités présentes : Lef FORSTER, Antoine SFEIR (Cahiers de L’Orient), Alexandre ADLER, Francis PERRIN (Amnesty internationale) , Ruben HAYOUN (université de Genêve), Liseron BOUDOUL (reporter TF1), Wassila TAMZALI (UNESCO), Souhayr BELHASSEN (Ligue des droits de l’Homme), Mayssam NOUEIRI (cour d’appel de Beyrouth), Guy CARCASSONNE (université de paris X), Mondane COLCOMBET (cour d’appel de Paris), Nawel GAFSIA (barreau de Créteil) ainsi que les représentants de nombreuses associations.


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