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Abus syndical : l’histoire du Syndicat du Livre CGT Le Syndicat général du livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT) est le syndicat unique des ouvriers des imprimeries et de la distribution de la presse. Son histoire est émaillée de scandales comme les détournements d’armes de Manufrance et de bobines de papier pour Cuba. Plus grave encore, son action pourrait être un des facteurs clés du déclin de la presse quotidienne… Histoire Une convention collective nationale sera signée le 17 septembre 1936 entre la Fédération du Livre et les Maîtres-imprimeurs. En 1944, le général de Gaulle charge la CGT de l'impression des journaux mais qui doit garder le personnel qui imprimait les journaux collaborationnistes. Durant des décennies, la puissance du Syndicat du livre est incontestée. Les éditeurs de presse doivent généralement plier face aux exigences du Syndicat, sa capacité de conduire des grèves de plusieurs semaines et de bloquer la distribution des périodiques sur le territoire. L'un des rares patrons de presse qui osera se confronter directement au Syndicat est le fondateur du Parisien Libéré, Émilien Amaury, entre 1975 et 1977. Dans un contexte général de baisse des ventes de la presse écrite, pour la première fois en 1989, les dirigeants de la presse résistent à une grève totale de dix jours. En 2010, la SGLCE-CGT bloque la distribution des périodiques durant trois semaines en région parisienne. Elle s'oppose à la réorganisation du groupe Presstalis (ex-NMPP) et notamment de la messagerie Société presse Paris services (SPPS) qui est chargée de la distribution de la presse à Paris et dont le déficit structurel est de 26 millions d’euros par an. Comité intersyndical du livre parisien Cet organisme assure une double fonction : celle de défense des intérêts des salariés de la presse quotidienne nationale et celle de bureau de placement des ouvriers du livre dans les imprimeries de presse parisienne. Le placement des ouvriers du livre dans les entreprises de presse parisienne résulte de « la convention collective de travail des ouvriers des entreprises de presse de la région parisienne » qui dispose dans son article 14 que : « l’embauchage s’effectue par le chef de l’entreprise ou son représentant en accord avec les délégués ou selon les usages qui seront précisés par chacune des annexes techniques (...) ». Le bureau de placement ne concerne que les ouvriers et fonctionne de la façon suivante : - les ouvriers demandent à être inscrits sur une liste dressée par le bureau de placement ; - une fois inscrits sur la liste, les ouvriers sont appelés au coup par coup par le bureau de placement et proposés aux imprimeurs en fonction de leurs besoins. Cette disponibilité des ouvriers inscrits au bureau de placement s’appelle « la permanence ». Le syndicat dispose ainsi d'un monopole d'embauches dans le secteur, source de sa puissance. Le système s'apparente alors à celui des closed shop britanniques et permet aux employés de bénéficier d'un très haut niveau de salaire. Ainsi, selon un rapport sénatorial, le poids des salaires dans les coûts de l'impression de presse (quotidiens) est de 80 % contre 35 % dans l'imprimerie de labeur (autres publications). Affaires Déclin de la presse quotidienne Le syndicat du livre est accusé d'être l'une des causes du déclin de la presse écrite quotidienne en France. Est notamment mise en cause la politique de prix élevés imposée par le syndicat aux imprimeries, destinée à éviter la concurrence entre imprimeries. Ainsi, on assiste à un écart de coût important entre les imprimeries contrôlées par le syndicat du livre et les autres. Selon le rapport sénatorial « Jusqu’où aider la presse ? » : « Le coût d’impression, pour un travail identique, en offset, sur papier journal, provient à 80 % des salaires dans l’imprimerie de presse (dédiée à l’impression des quotidiens), contre 35 % dans l’imprimerie de labeur (impression des magazines) ». Cela induit pour le lecteur français un prix de vente beaucoup plus élevé que dans les autres pays développés : la fourchette du prix de vente moyen d’un quotidien national français est comprise entre 0,80 et 1,30 euro, contre un prix de vente moyen de 0,65 en Italie, 0,52 en Allemagne, 0,44 au Japon et 0,36 aux États-Unis. Parmi les autres causes de ce déclin, on notera la concurrence des autres médias tels que la télévision ou Internet, susceptibles de capter à la fois l'intérêt des lecteurs de la presse quotidienne comme celle des annonceurs. Censure Le dessinateur Plantu a dénoncé la censure effectuée par le syndicat du livre. Il a cité en exemple une caricature dessinée pour le magazine La Vie du Rail au moment des 25 ans du TGV qui n'a pas été publié par la direction par crainte de la réaction syndicale de la CGT qui aurait pu entraîner le blocage de l'impression du magazine. Dans son bulletin d'information n°41 de novembre 2009, l'association loi 1901 « Sauvegarde retraites » indique que les rédactions des grands titres de la presse française ont été victimes de chantage à la grève suivie de non parution s'ils publiaient son tableau comparatif "retraites public/privé". D'après ce bulletin, les hebdomadaires Marianne et Le Pélerin ont reculé la veille de la parution, mais Le Figaro, Le Point, Notre Temps, Valeurs Actuelles, ainsi que d'autres non cités n'ont pas cédé. Détournement de papier au profit de Cuba Dans son livre Spéciale Dernière, Emmanuel Schwarzenberg révèle l'existence puis le démantèlement, en 1987, d'un trafic de papier avec Cuba. Ainsi, il révèle que 5 % du papier (200 tonnes par mois) destiné aux quotidiens nationaux était détourné par le syndicat du livre au profit de la presse officielle cubaine. Lorsque ce trafic est découvert et démantelé en 1987, Robert Hersant aurait décidé de ne pas porter plainte face aux menaces de grève du syndicat du livre. La cache d'armes des NMPP En 1991, la direction des NMPP découvre une cache de plus de 5 000 armes dans un de ses entrepôts de Saint-Ouen. Ces armes avaient été détournées puis cachées par des ouvriers membres du syndicat du livre lors de la faillite de Manufrance en 1980 en prévision du « grand soir ». La direction des NMPP ne portera pas plainte. Selon Emmanuel Schwarzenberg, le scandale aurait été étouffé par le gouvernement socialiste de l'époque, soucieux de ménager la CGT. Intimidations En 1992, la société Les Meilleures Éditions SA, éditrice des journaux Le Meilleur et Spéciale Dernière avaient voulu changer d'imprimeur afin de diminuer ses coûts. Le syndicat du livre a empêché d'autres imprimeries contrôlées par le syndicat du livre d'accepter les contrats sous la contrainte de grèves. Lorsque l'éditeur a fait appel à une imprimerie non contrôlée par le syndicat du livre (imprimerie de labeur), celui-ci a été séquestré et obligé de signer un nouveau contrat sous la contrainte. Par la suite, le syndicat du livre a empêché la publication des journaux pendant plusieurs mois par représailles. De nombreux cas d'intimidation ont été rapportés vis-à-vis de journaux choisissant de ne pas passer par le quasi-monopole des NMPP. Par exemple, lors de la sortie du quotidien Metro en 2002, de nombreux cas de violences physiques vis-à-vis des distributeurs de Metro par des membres du syndicat du livre ont été rapportés. Des vols ont été commis dans les imprimeries et la distribution a été fortement perturbée par des membres du syndicat du livre. Le quotidien 20 minutes a aussi été la cible du syndicat du livre qui a tenté d'empêcher sa publication le 18 mars 2002. En février 2009, le syndicat s'en prend au gratuit Direct Matin Plus, propriété du groupe Bolloré, en envoyant un commando de 40 personnes asperger d'eau 150 000 journaux. Le groupe Bolloré Média avait dénoncé son contrat de 3,7 millions par an en juillet 2009 pour choisir une imprimerie de labeur (donc non contrôlée par le syndicat du livre) arguant de questions de qualité d'impression. Le 17 avril 2010, 40 militants de la CGT ont mis à sac la permanence du député UMP Richard Mallié qui avait déposé une proposition de loi visant à supprimer la loi Bichet. Si la distribution des quotidiens est "verrouillée" par le syndicat du livre CGT, ce n'est heureusement pas le cas des livraisons de documents ou marchandises en Région Parisienne. 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