Mince alors !

Nina est jeune, jolie et ronde. Malheureusement son mari Gaspard n’aime que les femmes très minces… Surtout depuis qu’ils se sont installés à Paris pour monter leur ligne de maillot de bain ultra pointue. Pour tenter de le séduire à nouveau, Nina accepte à contrecœur le cadeau qu’il lui offre : une cure d’amaigrissement à Brides-les-Bains...

Le dernier espoir des gros quand on a tout essayé. Là-bas, elle va faire la connaissance de Sophie, une belle avocate marseillaise qui veut tout contrôler ; son corps, comme son cœur. Emilie, une mère de famille très enveloppée qui clame partout que « Big is beautiful » alors que sa vie amoureuse est à l’arrêt, et que son poids commence à la mettre en danger. La rencontre de ces trois personnalités va déclencher un raz-de-marée...

Entretien avec Charlotte de Turckheim, réalisatrice du film :

Pourquoi un film sur le corps ?
Nous sommes nombreuses, nous les femmes à être concernées. Chez les actrices, on ne peut pas être ronde, encore moins grosse. Toutes les actrices sont minces comme des fils. On dénombre peu d’actrices rondes. Je trouve que cette dictature du corps devient de plus en plus difficile, pour tout le monde. Même pour les hommes d’ailleurs. Ils doivent rester beaux, jeunes, minces, élégants.
Cela prend des proportions… En parallèle, de plus en plus de gens sont en surpoids, y compris des enfants. Notre film met en scène d’ailleurs un petit garçon en surpoids et on sent bien que cela va être difficile pour lui. On vit dans une société qui tend vers la minceur et la jeunesse, tandis que les gens deviennent de plus en plus gros. Donc cela va être de plus en plus douloureux pour tout le monde.

Le parti-pris du film est d’aborder un sujet grave en rigolant un petit peu…
En rigolant beaucoup même. Les gens en surpoids sont dans l’autodérision et bien souvent les plus marrants. Catherine Hosmalin, qui joue le rôle d’Emilie, est la plus drôle de la bande. Victoria Abril interprète le rôle d’une petite fille qui a été très grosse. Du coup elle est dans le contrôle à l’extrême.
Son travail, c’est de lâcher-prise. Lola Dewaere, joue une jeune femme ronde, qui est un peu martyrisée par sa mère et par son mec qui, lui, n’aime que les filles maigres. Il aimerait qu’elle perde 20 kg sauf que la vérité est que cette fille est très belle telle qu’elle est. Elle subit la dictature de la société qui voudrait des corps longilignes, minces et parfaits. Et cette fille va se rendre compte que le chemin qui lui reste à faire, ce n’est pas de maigrir, mais de se débarrasser de son mec. Ce qui va l’alléger, c’est ça.

Pour vous une cure à Brides, c’est efficace ?
Bien sûr que c’est efficace. Mais il ne suffit pas de venir à Brides. C’est ce que je raconte dans le film. Il faut aussi réaliser des choses sur sa vie. On ne mange pas pour rien, des raisons existent. D’ailleurs à Brides, ils ont fait un panorama des 90 raisons pour lesquelles on prend du poids. Il faut absolument se poser des questions, mettre à plat les raisons psychologiques, stress, héréditaires de la prise de poids.

Est-ce que c’était long d’écrire ce film ?
Très long. C’est très dur d’écrire sur ce sujet. Je n’avais pas envie de faire un film qui se moque des gros. Pendant longtemps, soit c’était trop dur et trop triste, soit c’était trop déconneur. Il fallait sans cesse trouver le juste milieu entre l’émotion et le rire.
Au niveau des investisseurs, certains voulaient la bonne comédie sur les gros, bien poilante, voire un peu lourde sans jeu de mots. Et je ne voulais pas aller là-dedans. On s’est beaucoup battu avec mes  producteurs (ndrl : Dominique Besnehard, Christine Gozlan, Michel Feller et Anne Derre) pour faire un film qui soit à la fois profond et léger.

C’est le troisième film que vous réalisez. On retrouve encore Victoria Abril. C’est une grande histoire d’amour ?
Et oui ! Cela ne s’explique pas, on forme un tandem. J’adore cette comédienne, je la trouve géniale. On peut lui demander de jouer n’importe quelle partition, elle est capable de le faire. C’est une très grande actrice. Oui Victoria, c’est un premier violon…


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