Le guetteur, thriller avec Daniel Auteuil et Mathieu Kassovitz

Le commissaire Mattei (Daniel Auteuil) est sur Le  point  d’arrêter un gang notoire de braqueurs de banques, lorsqu’un tireur d’élite (Mathieu Kassovitz) en couverture sur Les toits, blesse afin de mettre hors d’état de nuire un groupe de flics, permettant à ses complices de s’enfuir. L’un d’eux est grièvement blessé ce qui Les oblige à modifier leur plan. En planque chez un médecin véreux (Olivier Gourmet), ils doivent différer le partage du butin. Le commissaire Mattei organise une gigantesque chasse à l’homme, le gang entame une véritable descente aux enfers…

Thriller de Michele Placido avec Daniel Auteuil et Mathieu Kassovitz.
Sortie le 5 septembre 2012
 
Entretien avec le réalisateur Michele Placido
 
Entre autres sources d’inspiration, vous citiez Heat de Michael Mann. Pouvez-vous évoquer l’une des premières scènes du film, morceau de bravoure où un sniper décime Les forces de police ?
Nous avions des cascadeurs formidables, mais aussi des experts en voitures et en armes, ceux-là mêmes qui avaient travaillé avec Michael Mann. Mathieu Kassovitz a lancé pas mal de propositions à ce sujet. Nous n’avions pas le budget des américains donc nous avons fait un énorme travail de préparation.
Je me suis beaucoup promené à paris pour les repérages et j’ai trouvé cette place, idéale pour situer et dynamiser l’action. Il a fallu prendre énormément de précautions et je ne pouvais pas détruire autant de voitures que Michael Mann dans Heat. Mon passé d’ancien policier m’a également servi…
 
Mathieu Kassovitz est une fois de plus impressionnant dans la peau du tireur d’élite…
Je me suis très bien entendu avec lui, même s’il a fallu trouver ensemble le juste chemin pour interpréter un rôle aussi délicat. Mathieu se sent plus réalisateur qu’acteur, alors qu’il possède un jeu puissant. Il est aussi très critique, au sens constructif du terme : le fait qu’il soit souvent en interrogations - un peu comme Hamlet ! - m’a beaucoup aidé parce que le résultat était meilleur.
Une fois que Mathieu est en confiance, il donne tout. J’adorerais travailler de nouveau avec lui…
Daniel Auteuil a  Joué un  grand nombre de flics dans sa  carrière. 
 
Comment avez-vous abordé avec lui Le personnage du  commissaire Mattei ?
Mattei pense et réfléchit beaucoup, mais il agit peu. Il y a dans ses yeux une mélancolie, la tristesse d’un monde qui s’écroule autour de lui : c’est une vision du policier différente de celle habituelle du cinéma d’action.  Daniel s’est montré très disponible : c’est un acteur formidable à diriger.  Dès le premier jour, il s’est beaucoup amusé à me regarder lui montrer comment jouer le personnage. Avec Mathieu, nous avions des relations de réalisateur à réalisateur, alors qu’avec Daniel, nous étions dans un rapport d’acteur à acteur.  Cela me rappelle les propos de Clint Eastwood quant à sa direction d’acteurs : il parle peu, interprète la scène et demande au comédien de faire pareil. C’est un peu que ce qui s’est passé avec Daniel qui appréciait, tranquillement assis dans son fauteuil, ce que je lui montrais. Hors du tournage, nous avons partagé beaucoup de moments très agréables.
 
Préférez-vous dire du Guetteur qu’il s’agit d’une tragédie humaine très sombre ou d’un thriller implacable ?
Au-delà de l’esthétique du polar, c’est l’être qui m’intéresse. Entre un hors-la-loi, un homme qui ne ressent plus la loi comme étant sienne et celui qui n’a plus aucune barrière, on est au cœur de la tragédie humaine.