L'histoire des scandales politiques : l'affaire des décorations...

En 1887, touché par l’affaire des décorations qui dure depuis deux mois, le président de la République Jules Grévy est contraint de démissionner. Son gendre Daniel Wilson, député d’Indre-et-Loire, est au cœur d’un trafic de décorations géré par le Général Caffarel…

Jules Grévy

Daniel Wilson, par ailleurs député de Loches (Indre-er-Loire) se trouve être un trafiquant de haut vol, vendant depuis un bureau du palais de l'Élysée des décorations et médailles au prix fort. Avec l'argent, il finance des journaux de province. Voici ce que dit de lui Adrien Dansette, dans son Histoire des Présidents de la République :

« Député, il est devenu un spécialiste des questions financières et sans doute doit-il à la compétence qu'il a acquise dans la gestion de sa fortune privée le demi-portefeuille de sous-secrétaire d'État aux Finances qui lui échoit en 1879. Parlementaire influent, il fait de l'Élysée un centre d'intrigues politiques où fonctionne un véritable « ministère des recommandations et des démarches » dont l'influence s'étend en province grâce à un trust d'une vingtaine de journaux à un sou. Cette organisation occupe trois ou quatre salons du rez-de-chaussée de l'aile Est du palais où travaillent une dizaine de personnes, parmi lesquels un secrétaire appartenant au secrétariat général de l'Élysée. Il a, en outre, pris à son service un huissier de la présidence et il utilise également les autres pour son usage personnel. Il vient chaque jour examiner les décrets signés par le président et se fait remettre un double des télégrammes envoyés par les ministères [...]. Depuis longtemps, dans le monde officiel, on prévoit que les écarts de Wilson se termineront par un scandale. Il éclate en octobre 1887. Le général Caffarel, sous-chef d'état-major de l'Armée, ayant été compromis dans un trafic de décorations, Wilson est mis en cause au cours de l'enquête.»

Le scandale entraîne la démission de son beau-père en décembre 1887. Après une violente campagne de presse, la chambre des députés autorise le 17 novembre l’ouverture d’une action judiciaire contre Daniel Wilson, qui est condamné à deux ans de prison le 23 février 1888. Ayant fait appel, il est finalement acquitté, et se fait réélire député en 1893 et 1898.


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