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L'histoire des scandales politiques : l'assassinat du Duc d'Enghien En 1804, souhaitant mettre un terme à toute velléité de complot chez les royalistes, Napoléon fait enlever le duc d’Enghien émigré en Allemagne. Sommairement jugé par un conseil de guerre, le duc est exécuté sur le champ. Méprisant le droit international pour exécuter dans l’ombre un danger certainement inexistant, Napoléon Bonaparte provoque le scandale. Toutes les cours d’Europe, ainsi que de nombreux penseurs, condamneront cette action... Retour sur les faits Elle prend forme lors de l'enquête policière sur le projet d'assassinat du premier consul en octobre 1803 dit « conspiration de l'An XII ». Cet attentat, organisé par Cadoudal et le général Pichegru, implique aussi le général Moreau. À la suite des interrogatoires de Cadoudal qui révèle que les comploteurs attendaient l'arrivée d'un prince de sang royal, Savary, le chef de la police secrète, décide sur ordre de Bonaparte de faire enlever le duc d'Enghien. Le 15 mars 1804, un détachement du 22e de dragons (dont son colonel, Jean Augustin Carrié de Boissy) franchit le Rhin à Rhinau, se dirige vers Ettenheim à 10 km de la frontière et enlève le duc. Il est enfermé à Strasbourg puis transféré à Vincennes le 20 mars. Jugé le soir même par une commission militaire présidée par le général Hulin, sans témoin ni défenseur, le duc d’Enghien est condamné à mort pour « complot contre la sûreté de l'État ». Il est fusillé sur le champ dans les fossés du château de Vincennes. Faute de preuves de la participation du duc à l'attentat, les deux hommes envisageaient manifestement, selon l'historien Jacques Bainville, de faire un exemple : « Le prince annoncé par les conspirateurs royalistes ne paraissant pas, Napoléon ne voulut pas abandonner le plan qu'il avait formé. Il fit enlever de force le jeune prince de Condé, duc d'Enghien, qui se trouvait à Ettenheim, en territoire badois, et qui fut passé par les armes après un simulacre de jugement. » Le député de la Meurthe Antoine Boulay prononça à ce sujet ce jugement : « C'est pire qu'un crime. C'est une faute ». Le nom de Boulay étant peu connu du grand public, cette phrase, attestée par des témoignages de l'époque, se retrouvera souvent attribuée à Fouché, et parfois même à Talleyrand. Pichegru se suicida peu après dans sa prison et Cadoudal fut guillotiné avec onze complices le 25 juin 1804. Avant son exécution, ce dernier déclara : « Nous voulions faire un roi, nous avons fait un empereur ».
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