Il arrête de peindre en 1941 (il n'a «plus la force de poursuivre son œuvre», selon ce qu’il écrira vers 1945 à un collectionneur hollandais), pour ne reprendre que vers l'automne 1945. Sa première exposition personnelle ouvre le 21 mars 1946 à Paris à la Galerie Mai de Marcel Michaud avec 25 peintures, la quasi-totalité de son œuvre. C'est un échec. Premier texte de Beckett sur van Velde dans Cahiers d'art de Christian Zervos. En 1947, il signe un contrat avec la Galerie Maeght de Paris, et en 1948 expose chez Kootz à New York - un nouvel échec commercial, malgré une bonne critique de Willem de Kooning. Après une nouvelle absence d'acheteurs chez Maeght, il s'arrête de peindre pendant une année, puis Maeght rompt son contrat en 1952 après encore un nouvel échec, tout en conservant son stock d'œuvres. En 1958, Franz Meyer organise la première exposition de musée de Bram van Velde, sa rétrospective à la Kunsthalle de Berne.
Dès 1961, le rythme des expositions s'accélère et la reconnaissance arrive enfin. Un premier film de Jean-Michel Meurice est tourné sur sa vie. Van Velde oscille entre Paris et Genève, où il commence à peindre avant de s'y installer en 1967. La France le nomme chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 1964, la Hollande lui décerne l’Ordre d’Orange-Nassau en 1969. En 1973, il peint à La Chapelle-sur-Carouge quelques grandes gouaches qui sont comme un dernier déploiement « sauvage » de la couleur dans son œuvre. Aimé Maeght le reprend alors dans sa galerie, près de vingt ans après l’avoir congédié. En 1975, c'est au tour des sociétés académiques de Belles-Lettres de Lausanne, Genève et Neuchâtel de lui remettre à Rolle le Prix de Belles-Lettres, et en 1980 il est fait chevalier de l’Ordre du Faucon islandais. Son quatre-vingtième anniversaire s’accompagne, lui, d’un hommage collectif (Fata Morgana, Montpellier).
Bram van Velde décède le 28 décembre 1981 à Grimaud, près de Saint-Tropez et est enterré à Arles. |