L'énigmatique tablette des Celtes...
En 1897, des fragments d’une tablette de bronze, datant du premier siècle avant l’ère chrétienne, furent retrouvés à Coligny, en Bourgogne, dans l’Ain.
Une fois les morceaux rassemblés, la tablette s’avéra être le plus complet document en langue gauloise jamais découvert. Son déchiffrage révéla quarante mots différents, tous d’écriture latine, et une révélation… il s’agissait d’un calendrier lunaire ! Ce calendrier est une grande table de bronze du IIe siècle. |

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Cette croyance s’appuyait sur un raisonnement philosophique. Dans l’impuissance de la volonté à redresser les images incohérentes du rêve, les Anciens voyaient l’intervention indéniable de la divinité, et le lien avec le monde surnaturel.
En effet, les Celtes utilisaient des ensembles de 62 mois lunaires. L’un de leurs mois contenait 30 jours, le suivant 29, ce qui donnait des périodes de 15 jours, parfois suivies de périodes de seulement 14, d’une nouvelle lune à l’autre. Leur année entière comptait donc 11 jours de moins que notre année solaire de 365 jours. Pour remédier à ce problème, les Celtes jonglaient simplement entre des années de 12 mois et d’autres de 13. Trois années de 12 par-ci, deux de 13 par-là, et au bout de 5 ans, le grand cycle de 62 mois pouvait recommencer.
Nous pouvons donc légitimement nous demander ceci : pourquoi un peuple aussi doué en calcul, n’a-t-il pas adopté l’année solaire comme maître étalon de son calendrier ? Pourquoi lui a-t-il préféré le cycle lunaire, plus capricieux ? Pourquoi liait-il la lune à l’agriculture, au détriment du soleil, à qui les végétaux doivent pourtant de pousser, et les fleurs d’éclore ? Pourquoi comptait-il ses jours de lever de lune en lever de lune, coutume toujours respectée par les Juifs et les Musulmans ?
Certains objecteraient qu’un calendrier lunaire permet des mesures réduites, des sauts temporels de petites unités, donc simplifie la vie quotidienne et religieuse. D’autres encore, que par sa position stratégique et inévitable, la lune était « adorée » par les peuples dits « archaïques »…
Mais, dans un cas comme dans l’autre, l’Histoire nous apprend que le rapport des hommes à « leur » lune, s’avère bien plus complexe que ce que les avocats des idées actuelles, nonobstant leurs objections, voudraient faire croire…
Pour la petite histoire, c’est en novembre 1897 qu’Alphonse Roux, un agriculteur, trouva dans un champ, au lieu-dit Verpoix, sur la commune de Coligny, un ensemble de 550 fragments de bronze enfouis à une trentaine de centimètres sous terre. Le travail d’assemblage révéla qu’il s’agissait de deux objets distincts : la statue d’un dieu d’environ 400 pièces, qu’on identifia comme étant Mars, et un calendrier de 149 pièces dont 120 portent des inscriptions, et dont il manque environ la moitié. |

Le dieu de Coligny – Mars sans doute
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Des fouilles récentes menées sur les lieux n’ont pas permis de retrouver d’autres fragments. Pour éviter des fouilles sauvages, la zone a été classée. Le calendrier et la statue sont exposés au Musée gallo-romain de Fourvière à Lyon. Une reconstitution à l’identique du calendrier est visible à la mairie de Coligny.
Ce calendrier a été reconstitué par Monsieur Dissard, conservateur du musée. L’objet se présente sous la forme d’une table aux dimensions de 1,50 m sur 0,90 m, les fragments assemblés couvrent les deux tiers de la surface totale. Les lettres et les chiffres sont gravés en caractères romains, mais la langue est gauloise. Le document comporte 2 000 mots inscrits sur 16 colonnes et 2 200 lignes : c’est le plus long connu en cette langue. L’étude apporte une soixantaine de mots nouveaux dont le sens reste très incertain en l’état actuel des connaissances.
Ce calendrier luni-solaire présente 5 années de douze mois de 29 ou 30 jours. Le jour gaulois se compose d’une nuit suivie d’une journée, cette durée se nomme « latis » au singulier et « lates » au pluriel. Le changement de date intervient au coucher du soleil. Les mois sont divisés en deux quinzaines et à chaque jour correspond un trou, où l’on place une goupille pour indiquer la date. L’ajout de deux mois supplémentaires est nécessaire pour le faire coïncider avec le calendrier solaire, à la fin d’une période de 30 ans, période qui correspond à un « siècle » celtique. Le mot « Atenoux » pourrait désigner la Pleine Lune, « matu » et « anmatu » indiqueraient les périodes fastes et les jours néfastes. Exactement comme le calendrier lunaire que je vous propose chaque mois… Mais le cours de la lune n’est-il pas immuable ?
Les douze mois avec leur durée et leur attribut sont : Samonios (30 jours, matu), Dumanios (29 jours, anmatu), Riuros (30 jours, matu), Anagantios (29 jours, anmatu), Ogroniv (30 jours, matu), Giamonios (29 jours, anmatu), Simivi Sonnios (30 jours, matu), Equos (30 jours, anmatu), Elembius (29 jours, anmatu), Aedrinnis (30 jours, matu), Cantlos (29 jours, anmatu). Il faut y ajouter deux mois supplémentaires : Ciallos (entre Cutios et Giamonios, 30 jours, matu) et Quimon (entre Cantlos et Samanios, 30 jours, matu). |

La fête de Samain marque le début de l’année celtique, approximativement le 1er novembre.
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La répugnance des druides à consigner leur savoir par écrit indique un contexte gallo-romain, et l’on retient la fin du IIe siècle après Jésus-Christ pour la date de fabrication du calendrier. Sa complexité dénote de bonnes connaissances astronomiques, ainsi qu’une lente élaboration. |

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Bibliographie :
TOUS LES MYSTERES DE LA LUNE – Odile Alleguede – Editions Trajectoire |
SYLVIE TRIBUT ASTROLOGUE : www.sylvie-tribut-astrologue.fr |
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