Musique et Astrologie... Lyre, Cithare, Harpe, Luth...

 

La tradition nous rapporte que la lyre fut inventée par Mercure ou par l’une des neuf Muses, Polymnie. C’était l’instrument de musique favori d’Apollon et d’Orphée, aux accents prestigieux. Et c’est aussi depuis toujours le symbole des poètes. Plus généralement, la lyre est le symbole de l’harmonie cosmique : c’est au son de la lyre qu’Amphion bâtit les murs de Thèbes.

Dans la mythologie grecque, Amphion était le fils de Jupiter et d'Antiope, frère jumeau de Zéthos. Tous deux, sur l'ordre de leur oncle Lycos, roi de Thèbes, furent abandonnés enfants sur le mont Cithéron et recueillis par des bergers. Amphion devint alors un grand poète et un musicien, comme Orphée. Orphée avait le pouvoir d'entraîner les animaux par son chant ; Amphion, lui, pouvait par le même moyen déplacer des pierres. En effet, pour venger sa mère, maltraitée par Dircé, il tua celle-ci puis bâtit les remparts de Thèbes uniquement à l'aide de sa flûte et de sa lyre. Uni à Niobé, il en eût plusieurs enfants, les Niobides.

Cette lyre, attribut d’Apollon, symbolise également les pouvoirs de divination qui étaient propres au dieu. Mais en tant qu’attribut des Muses Uranie (l’astrologie) et Erato (la musique), la lyre symbolisait l’inspiration poétique et musicale.

Dans la mythologie grecque, Uranie était la Muse qui présidait à l'astronomie et à l'astrologie, ces deux disciplines étant indissociables chez les Grecs. Elle était la mère de Linos, conçue avec Apollon ou bien Amphimaros. On la représente vêtue d'une robe de couleur d'azur, couronnée d'étoile, et soutenant des deux mains un globe qu'elle semble mesurer, ou bien ayant près d'elle un globe posé sur un trépied, et plusieurs instruments de mathématiques. Elle est assistée par les Ouranies, les nymphes célestes. Selon Catulle, Bacchus la rendit mère d'Hymen.


Dans l’iconographie chrétienne, la lyre évoque la participation active à l’union béatifique. Ce rôle est celui de la harpe de David. Les sept cordes de la lyre correspondraient aux sept planètes : elles s’accordent dans leurs vibrations, comme celles-ci dans leurs révolutions cosmiques ; quand le nombre de cordes fut élevé à douze, on voulut y voir une correspondance avec les douze signes du zodiaque.  La notion d’harmonie s’exprime aussi par les harpes «des vainqueurs de la bête de l’Apocalypse».

Se fondant sur le récit mythologique de l’invention de la lyre, Jean Servier (*) considérait la lyre comme un autel symbolique unissant le ciel et la terre. Mercure, ayant volé les bœufs à Apollon, couvrit de la peau de l’un d’eux une carapace de tortue, fixa une paire de cornes à celle-ci et tendit des cordes boyaux sur cette caisse de résonance. « Or, dans les civilisations méditerranéennes, le bœuf représente le Taureau céleste... Faire vibrer la lyre, c’est faire vibrer le monde. Les noces cosmiques s’accomplissent, la terre est fécondée par le ciel ; il pleut sur les champs et les flancs des femelles s’alourdissent. Tous les instruments de musique semblent avoir été autant de moyens d’accéder à l’harmonie secrète du monde ».

(*) Jean Servier était professeur d’ethnologie et de sociologie à la faculté de Montpellier.

 

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