Hamap : des rencontres, des fondateurs

« Lorsque je rentre fin 1996 de Sarajevo en Ex-Yougoslavie, je suis approché par un ami, Christian Puyo, maître d’hôtel au Fouquet's qui me demande si je peux aider une personne qui souhaite monter une entreprise de déminage...»

Marc Simenon, fils de Georges Simenon, et Boniface Matingou, ancien ministre du Congo Brazza


« C’est l’époque où l’on parle beaucoup de mines avec des personnalités, comme Lady Dy et bien d’autres, qui s’émeuvent contre ces semailles mortelles qui déciment indifféremment, femmes, enfants et animaux, parfois de longues années après qu’elles aient été posées et bien souvent après la fin des conflits. Le Général GIAP les appelait « les sentinelles éternelles ». Les télévisions en parlent de plus en plus avec l’ONG Handicap International fondée par un couple de médecins. Et c’est en 1999 que le traité d’Ottawa verra le jour contre l’interdiction d’emploi des mines antipersonnel.

Je décide donc de rencontrer cet homme, Dominique Bouriez, qui veut créer une entreprise de déminage Eurodem.

Il me dit qu’il souhaite concevoir un engin de déminage afin d’aller éradiquer le monde de ce fléau. Nous en discutons longuement et je l’informe qu’il existe déjà des engins de déminage et qu’à Sarajevo, mon bataillon a déminé l’aéroport avec un engin écossais appelé Madez. Je lui dis aussi qu’il faut avoir des équipes de déminage qui ratissent derrière l’engin car, parfois, les fléaux situés à l’avant de l’engin et qui labourent le sol, projettent les mines touchées sur le côté à plus de 100 mètres en arrière.

Nous en venons à parler des enfants qui jouent avec les grenades à fusil et des restes explosifs de guerre qui se retrouvent dans les jardins. A Mostar, par exemple, il y avait une route qui séparait serbes et bosniaques. De part et d’autre de cette route étaient situés des immeubles et en arrière des immeubles, des jardins qui étaient la cible des tirs courbes pour éviter aux belligérants de venir en première ligne. Or, ce sont souvent les enfants qui jouaient dans cette zone et qui se faisaient exploser en manipulant ces munitions qui jonchaient le sol dans les massifs boisés.

Je lui propose donc de mettre au point un tout petit engin capable de passer par une porte pour venir dans un jardin débroussailler et avec un bras télescopique ramasser ce qui traine pour le déposer dans un coffre à sable situé à l’arrière de l’engin. Celui-ci  serait blindé et téléguidé sur demande.

Aussitôt dit et aussitôt mis en application ! Je travaille avec un ingénieur pour la mise au point de cet engin. Une fois conçu, Dominique part à la recherche des financements pour le construire.

Parallèlement, je lui dis qu’il faut créer une association pour l’aider à faire le contrôle qualité et que je connais des démineurs qui partent assez tôt à la retraite et qui seraient prêts à nous suivre dans cette action. Ainsi est née l’idée de la création d’une association de démineurs pour renforcer le travail qui serait effectué par une société pour sauver des vies d’enfants, entre autres.

Christian me dit qu’il est prêt à me suivre dans l’aventure et qu’il peut me présenter à Boniface Matingou, ancien ministre du Congo Brazza susceptible d’être également intéressé. Dominique me dit connaitre Mylène Demongeot et se propose de me la faire rencontrer. Elle est mariée à Marc Simenon, le fils de l’écrivain Georges Simenon.

Mylène et Marc sont aussi partants dans l’aventure à mes côtés, mais souhaitent voir le Commissaire divisionnaire de police Emmanuel Farrugia intégrer l’équipe.

L’équipe se met en place, mais des obstacles majeurs m’empêchent de créer une association de type loi 1901. On est en 1998 et il est interdit pour un militaire en activité de faire partie d’une instance dirigeante d’une association. Mais là encore la providence intervient…»

Joël Kaigre, fondateur d'Hamap.

http://hamap-humanitaire.org


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