Hamap au Kurdistan...

« Les nombreux échanges avec les autorités locales du Kurdistan irakien ont permis de cerner les contours de la formation à dispenser en fonction des moyens disponibles sur place afin qu’elle corresponde aux attentes des bénéficiaires. Il a été convenu que cette formation serait dispensée par une équipe de quatre experts de niveau international, permettant d’atteindre le ratio pédagogique adapté d’un instructeur pour quatre stagiaires. »

Drone elios

« Un travail préparatoire a été effectué trois semaines en amont pour réaliser des outils pédagogiques sur des supports informatiques et audiovisuels (Powerpoint, affiches pédagogiques A1, vidéos, etc.) et traduits en kurde afin de pouvoir arriver au Kurdistan dans les meilleures conditions. Ces aides pédagogiques ont été travaillées en prenant en compte les dernières connaissances acquises sur la ligne de front de la coalition à Mossoul et des retours d’expériences irakiens, syriens et afghans.

A la date prévue, les quatre formateurs français experts en déminage, accompagnés de 4 traducteurs-interprètes français-kurde, ont commencé leur formation de 6 semaines dans les salles de cours prévues à cet effet. Les aides pédagogiques ont tapissé les murs des salles et des couloirs. Des EEI factices, à vocation pédagogique, ont été construits par les formateurs, utilisés et détruits lors des séances pratiques sur les terrains d’exercice.

Les bénéficiaires directs du projet, appartenant majoritairement à l’IKMAA, sont destinés à devenir membres des unités de déminage et de dépollution déployées sur l’ensemble du Kurdistan iraquien au fur et à mesure du retrait des combattants de l’EI. Les candidats à la formation devaient au moins être qualifiés NEDEX 2 ou pouvoir attester d’une expérience opérationnelle équivalente. La formation s’est déroulée en français, avec une traduction simultanée en langue kurde.

Au cours de la formation, les apprenants travaillent par binômes afin de pouvoir s’appuyer mutuellement au cours des interventions, notamment lors de la mise en œuvre des modes opératoires impliquant des matières explosives.

Lors de cette action de formation, un test réel a aussi été effectué sur l’usage d’un drone dans le but de valider un mode opératoire sur la fouille et recherche de zones bâties intactes ou effondrées. Le but est d’en tirer des éléments visuels sur la présence de victimes et/ou de pièges sans changer l’environnement et avant une intervention physique des techniciens démineurs.

Pour ce faire, c’est le drone Elios de la société Flybility qui a été testé. Il est équipé d’une caméra et d’un projecteur qui lui permettent d’intervenir dans des zones confinées et dans le noir. Il est enveloppé d’une protection grillagée qui lui évite tout contact avec des angles saillants qui pourrait endommager ses hélices.

Cet engin aura besoin de mises au point pour devenir vraiment opérationnel. Mais il a l’avantage de pouvoir visualiser par le dessus ce qui peut se dissimuler derrière un canapé ou autre obstacle, abritant un engin pouvant cracher ses semailles mortelles.

Cette action de formation a permis de former et de diplômer 17 experts dans le domaine de la destruction des engins explosifs improvisés (C-IED/IEDD) avec l’utilisation de moyens techniques adaptés et selon des méthodes enseignées dans les meilleurs centres de formation internationaux.

Mais cette formation va nous permettre de rencontrer d’autres acteurs et nous amener à proximité de Mossoul. C’est la désolation qui règne… »

Joël Kaigre, fondateur d'Hamap.

http://hamap-humanitaire.org


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