Robotisation : les enjeux

Deux chercheurs américains Daron Acemoglu et Pascual Restrepo ont étudié sur une période de 17 ans l’impact de la robotisation sur l’emploi industriel. Ils pointent un impact négatif sérieux des robots sur l’emploi et les salaires. Avec une perte évaluée à 670 000 emplois sur la période, les robots en zone industrielle condamnent 6,2 postes sur 1000 à disparaître...

Certains analystes, tels que Martin Ford, auteur de Les Lumières dans le tunnel: automatisation, technologie d'accélération et de l'Économie de l'avenir, affirment que les robots et autres formes d'automatisation finiront par se traduire par un chômage important à moins que l'économie soit conçue pour les absorber sans déplacer les humains, puisque les machines dépassent la capacité des travailleurs à accomplir la plupart des emplois. À l'heure actuelle l'impact est le plus important sur les emplois subalternes et répétitifs tandis que l'impact est positif sur le nombre d'emplois de techniciens hautement qualifiés, d'ingénieurs et de spécialistes. Toutefois, ces emplois hautement qualifiés ne sont pas en nombre suffisant pour compenser la baisse de l'emploi dans la population générale.

Parallèlement ce sont les technologies directement voisines, celles de l'intelligence artificielle et du traitement de l'information qui amènent certains à craindre pour des fonctions considérées elles-mêmes comme qualifiées, au sein de certains secteurs, qui ne sont généralement pas impliqués dans la production industrielle.

Mais selon d’autre théories, la robotisation devrait provoquer une augmentation de la productivité des industries concernées et réduirait ainsi les prix des produits ce qui augmenterait la demande pour ces biens et donc une demande de travail plus élevée dans ces secteurs.

Éthique
Dans un contexte d'utilisation croissante de robots et de robots disposant parfois d'une « semi-autonomie » (de la tondeuse à gazon autonome aux drones sophistiqués, en passant par la rame de métro sans chauffeur, ou l'assistance à opération chirurgicale, éventuellement à distance, etc..), la notion de responsabilité juridique liée à l'utilisation de robots pourrait évoluer et poser de nouvelles questions éthiques, notamment en cas d'accident, d'impacts sur l'environnement ou la santé, voire en cas d'attaque volontaire (des robots sont déjà utilisé militairement et/ou pourront l'être pour des observations, enquêtes ou intrusions illégale, pour provoquer ou violemment réprimer des soulèvements, ou lors de troubles civils divers, incluant opérations de répression, guérilla ou contre-guérillas).

Un domaine d'application de la robotique concerne la réparation de l'humain grâce à des prothèses neurales ou membres bioniques. Touchant au corps humain, le domaine relève de l'éthique médicale dont la réflexion devrait logiquement faire partie intégrante de la définition des spécifications des robots en conception. Le fait d'augmenter les capacités, volontairement ou non, ou d'altérer d'autres fonctions touche à l'autonomie de l'individu (réparation, préservation, augmentation) et à son intégrité implique que le roboticien prenne ces considérations en compte.

D'après un rapport de la CERNA (commission de réflexion sur l'éthique de la recherche en sciences et technologies du numérique d'Allistene) sur L'éthique de la recherche en robotique, lorsque les robots sont conçus pour s'insérer dans un environnement social, ils ne peuvent plus être considérés comme de simples objets techniques autonomes mais comme des éléments qui s'inscrivent dans des systèmes socio-techniques qu'ils modifient. Cela implique que le roboticien prenne en compte cette insertion des robots (y compris les questions éthiques, juridiques, sociales et environnementales) dans le processus de conception de ses fonctionnalités, de sa fiabilité et de ses performances. Il s'agit de prendre en considération le couplage entre l’objet, les personnes avec lesquelles il interagit, les autres objets, l'environnement et l’organisation sociale dans laquelle il s’insère.

Enfin, certains robots ont la capacité de capter des données personnelles (photos ou vidéos de personnes, voix, paramètres physiologiques, géolocalisation…), par exemple des robots de gardiennage, de surveillance, d’assistance ou encore des drones. Leur déploiement soulève alors des questions liées à la protection de la vie privée et des données personnelles. S’il n’est pas possible de prémunir à sa conception un robot d’un usage inapproprié ou illégal des données qu’il capte, le chercheur est néanmoins invité à veiller à ce que le système robotique facilite le contrôle de l’usage des données.

Cette question éthique peut être retourné dans l'autre sens et être prise du point de vue de la machine. Pour illustrer ce concept, rien de mieux que d'utiliser le cas de BigDog, le robot développé par le Boston Dynamics. Dans une de ses vidéos de présentation, les ingénieurs lui donnent des coups de pieds pour le déséquilibrer et démontrer sa capacité à garder l'équilibre. A la vue du robot perdant l'équilibre et essayant de garder l’équilibre, de nombreux internautes se sont indignés. Beaucoup de personnes on en fait expérimenté une sensation de gêne à ce qu'ils ont perçus comme de la violence gratuite sur un être sans défense.

Cette prise de conscience est loin d'être isolé ou minoritaire : la Corée du Sud travaille déjà depuis plusieurs années sur un code d'éthique robotique dont le résultat finale, publié en 2012, inclut une partie sur le fait qu'il n'est pas éthique de frapper un robot de manière abusive et sans raisons valables.

Aspects juridiques
Plus l'intermédiaire robotisé disposera d'autonomie, plus il pourrait à l'avenir bouleverser le droit international humanitaire et compliquer la tâche de juger de l'intention du fabricant, programmeur ou utilisateur d'un robot dont l'action aurait eu des conséquences dommageables pour des hommes ou l'environnement. Les tribunaux internationaux sont déjà compétents en termes de crime de guerre, crime contre l'humanité et génocides, mais la situation est plus complexe concernant le renseignement ou des accidents liés à des usages civils ou de robot en tant qu'arme non-létale destiné par exemple à séparer des adversaires dans une volonté de maintien ou rétablissement de la paix.

Le cadre légal existant permet d’analyser un bon nombre de questions juridiques relatives à la robotique. Toutefois, la question de la nécessité de normes nouvelles fait actuellement (2014) débat. À titre d’exemple, certains avancent l’idée que les robots pourraient posséder des droits, d’autres de doter les robots d’une personnalité juridique particulière.

Dans ce contexte, un projet a été lancé en mars 2012, dont le but était de comprendre les implications juridiques et éthiques des technologies robotique émergentes, ainsi que de découvrir si les cadres juridiques existants étaient adéquats et suffisants par rapport à la prolifération rapide de la robotique et de quelles manières les développements dans le domaine de la robotique influent sur les normes, les valeurs et les processus sociaux que nous connaissons. Ce projet s’intitule RoboLaw ("Regulating emerging robotic technologies in Europe: Robotics facing law and ethics"), il a été réalisé par E.Palmerini et al. et a été publié en mai 2014. Une des conclusions de cet étude est que les robots sont souvent considérés, d'un point de vue juridique, comme "exceptionnel". La conséquence de ce principe est que l'adéquation des règles existantes est souvent remise en question, le plus souvent à propos de l'autonomie ou de la capacité à apprendre des robots. Les règles de responsabilités devraient donc être développées. D'un point de vue ontologique, on peut conclure que les robots (surtout quand ils sont autonomes) en contact avec des sujets plutôt que des objets, devraient se voir attribuer une personnalité juridique, avec toutes les conséquences en termes de droits et d'obligations que cela implique.

Enjeux prospectifs
Le robot qui se retourne contre son fabricant, n'est plus maîtrisé, ou prend une autonomie inattendue est un thème fréquent de la science-fiction, mais qui intéresse aussi les militaires. Par exemple, les robots militaires, qu’ils soient ou non autonomes, sont régis par le Droit International Humanitaire (« responsabilité du fait des choses ») et font l’objet de travaux sous l’égide de l’ONU.

De nouveaux défis moraux et environnementaux sont également posés par les nanotechnologies et le développement plausible ou en cours de robots très miniaturisés comme les nanorobots, voire dans un futur proche les bio-nanorobots.

Philosophie et mouvements sociaux liés à la robotique
La conception des mécanismes, d'automatismes et de robots tient aussi à des courants philosophiques (pensée mécaniste, pensée systémique, etc.) parfois explicites. La philosophie mécanique de la Grèce antique, par exemple, a conduit les philosophes de l'époque à imaginer, inventer et réaliser de nombreux mécanismes sophistiqués dont les mécaniciens se servent encore aujourd'hui.

Les courants de pensée qui suivent font partie du monde de la robotique et de ses fantasmes. Bien que des études sérieuses aient pu être menées sur ces sujets, ils sont à prendre avec les plus grandes précautions et peuvent être considérés dans certains cas comme des pseudo-sciences voire sectes.

Plus récemment, des mouvements sociaux et intellectuels développent des visions du monde et des réflexions philosophiques qui pourraient influencer l'orientation de développements technologiques comme ce fut le cas aux États-Unis en amont de la National Nanotechnology Initiative (NNI).

Transhumanisme : Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Le transhumanisme considère certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables. Dans cette optique, les penseurs transhumanistes comptent sur les biotechnologies, sur les nanotechnologies et sur d'autres techniques émergentes.

Téléchargement de l'esprit : Le téléchargement de l'esprit (Mind uploading en anglais) est une technique hypothétique qui pourrait permettre de transférer un esprit d'un cerveau à un ordinateur, en l'ayant numérisé au préalable. Un ordinateur pourrait alors reconstituer l'esprit par la simulation de son fonctionnement, sans que l'on ne puisse distinguer un cerveau biologique « réel » d'un cerveau simulé.

Singularité technologique : La singularité technologique (ou simplement la Singularité) est un concept, selon lequel, à partir d'un point hypothétique de son évolution technologique, la civilisation humaine connaîtra une croissance technologique d'un ordre supérieur. Pour beaucoup, il est question d'intelligence artificielle, quelle que soit la méthode pour la créer. Au-delà de ce point, le progrès ne serait plus l’œuvre que d’intelligences artificielles, elles-mêmes en constante progression. Il induit des changements tels sur la société humaine que l’individu humain d’avant la singularité ne peut ni les appréhender ni les prédire de manière fiable. Le risque en est la perte de pouvoir humain, politique, sur son destin.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : DARPA.

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