Le vin chinois

La viticulture en Chine est restée un secteur économique modeste orienté vers la production de raisins de table jusque dans les années 1980, mais depuis, la plantation de vignes sur de grandes surfaces a haussé ce pays parmi les acteurs importants de la filière. Elle n'a jamais eu une culture traditionnelle du vin développée. Cependant en 2011, la Chine est devenue le cinquième consommateur de vin dans le monde, avec 1,9 milliard de bouteilles achetées, soit 1,4 litre par habitant et par an...

Les vignobles
Le territoire immense de la Chine offre une variété de milieux et de climats. Les vignes ont été implantées dans les milieux les plus extrêmes : on va du Tourfan réputée la "fournaise" de la Chine au Jilin au climat subarctique, ou des régions très arides du Xinjiang aux régions bien arrosées, par une mousson d'été, de l'ancien lit du fleuve Jaune, ou de zones à - 150 m en dessous du niveau de la mer (Tourfan) aux vignobles des hauts plateaux du Yunnan situés à 1 500 m d'altitude. Néanmoins la Chine manque de terres adaptées à la culture de la vigne, dans le Xinjiang, les exploitants doivent enterrer les vignes pour les protéger du gel, ce qui implique des coûts important. 

Le vin
Le goût du consommateur chinois se cantonne vers des vins rouges doux qu'il boit généralement mélangés à de la limonade ou du tonic

Même si André Dominé considère que « La Chine possède un potentiel de croissance quasiment illimité. Cela vaut autant pour les exportations que pour l'extension de la production de vin à l'intérieur du pays » , cette production vinicole chinoise brille plus par sa quantité que par sa qualité en dépit des investissements faits par de grandes exploitations, possédant des milliers d'hectares, qui utilisent de très bons techniciens et du matériel français . Dont la cuve à râteaux La Référence, matériel de vinification des établissement Fabbri, sis à Entraigues-sur-la-Sorgue, qui est présente en Chine depuis deux décennies.

Une densité de plantation élevée de la vigne jointe à une irrigation importante donne des vins aux rendements élevés, ce qui n'est pas un gage de qualité. Même si les techniciens viticoles ou œnologues européens et australiens ont pu orienter leurs collègues chinois vers une viticulture et une viniculture modernes.

C'est le cas du domaine He Lan Qing Xue dont le Jia Bei Lan Cabernet 2009 fut primé comme le meilleur vin de la catégorie « Bordeaux rouges internationaux de plus de £10 » par le magazine Decanter en novembre 2011. Ce vin provenait du Ningxia, province considérée comme la Napa Valley chinoise, et son œnologue avait été formé à Bordeaux .

C'était une première historique. Mais ce résultat ne reflétait pas pour autant une hausse générale de la qualité du vin chinois. D'autant que des doutes circulaient à propos de cette récompense. Les sites spécialisés en ligne allaient jusqu'à insinuer une éventuelle fraude lors du concours.

Pour faire taire les rumeurs, le 14 décembre 2011, à Pékin, une dégustation réunit dix dégustateurs chinois et français . Le concours dénommé « Bordeaux contre Ningxia » se déroula à l'aveugle et les quatre bouteilles placées en tête venaient toutes du Ningxia.

Le premier vin était un cabernet sauvignon Grace Vineyard Chairman's reserve, puis un Silver Heights The Summit 2009, un JiaBeiLan 2009, un Deep Blue Grace Vineyard 2009 et enfin un médoc fut classé en cinquième position, un Lafite Saga 2009.

Les vins de bordeaux étaient des cuvées de négoce vendus en France aux alentours de 10 euros mais fortement taxés en Chine. Les vins ne devaient pas coûter plus de 300/400 yuans (24-35 euros) or pour cette somme, on trouve un très bon vin chinois et un vin français ordinaire.

L'un des organisateurs, Jim Boyce, a confié à la presse que ce résultat témoignait de l'amélioration de la qualité des vins chinois . Mais les forums chinois regorgent de commentaires oscillant entre le scepticisme et indignation face à un événement qualifié de « blague ».

Comme l'explique Arthur Choko dans son ouvrage L'amour du vin à propos de ce type de compétition internationale dont le but est de vendre du sensationnel à des amateurs peu avertis : « Que le négociant qui a fourni ces vins change vite d'acheteur pour la sélection de sa collection ! Si en France, on n'est pas capable de trouver un vin qui surclasse les vins étrangers c'est que l'on est incompétent ou, alors, c'est qu'on le fait exprès ». Et l'auteur de conclure : « Nous sommes là bien loin de la réalité et il faut reconnaître que le profane a du mal à s'y retrouver dans toutes ces remises en cause plus ou moins artificielles ».

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : timquijano.

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