L'économie écologique

L’économie écologique est une branche de l'économie en interface avec l'écologie, étudiant l'interdépendance et la coévolution entre les sociétés humaines et les écosystèmes dans le temps et l'espace. L'intérêt de ces recherches est de pouvoir guider l'action des acteurs économiques (publics et privés) afin d'assurer un développement durable, c'est-à-dire conciliant progrès économique, justice sociale, et préservation de l'environnement, tout en mettant la priorité sur ce dernier point. Il faut distinguer l'économie écologique de l'économie environnementale qui vise à évaluer le coût économique des atteintes à l'environnement (en termes d'externalités) et la valeur monétaire des services écosystémiques dans le cadre de la théorie néoclassique. L'économie écologique a un caractère résolument holistique et transdisciplinaire, surmontant les barrières existantes entre les disciplines scientifiques...

D'une économie d'un monde vide à une économie d'un monde saturé
Il est important de comprendre l'origine de ce tournant. Voici une synthèse sur ce sujet, tirée de la seconde édition de l'ouvrage collectif " An Introduction to Ecological Economics" (pp. 94-96) : Le modèle de développement économique "mainstream" a émergé dès le début de la Révolution industrielle quand le monde était encore relativement vide d'humains et de leurs infrastructures et que les ressources naturelles étaient abondantes. Dans un tel monde, le principal obstacle à une hausse du bien-être résultait dans le manque d'accès aux infrastructures. Les externalités négatives sont alors encore limitées et pouvaient être facilement gérées. Il semblait donc logique de se focaliser sur la croissance de l'économie de marché, mesurée en PIB, pour améliorer le bien-être humain. À cette fin, il était donc logique de penser le marché en termes de biens et services et dont l'objectif était l'augmentation de leurs nombres produits et consommés. 

Toutefois, le monde a changé de manière drastique. L'économie d'aujourd'hui fait face à un monde saturé d'humains et de leurs infrastructures. Le développement économique a eu pour effet de faire exploser l'empreinte carbone des humains à un tel point qu'aujourd'hui, dans beaucoup de cas, c'est la limite des disponibilités des ressources naturelles qui contraint le progrès plus que les limites liées à l'accès aux infrastructures.

Un facteur devient limitant lorsqu'il devient complémentaire et non plus substituable. Ainsi, pendant longtemps, l'hypothèse de base de l'économie néoclassique fut que les facteurs de production sont substituables, rejetant ainsi à l'arrière-plan la question des limites. Or aujourd'hui, la productivité est de plus en plus limitée par la baisse de l'offre de capital naturel complémentaire.

Ainsi, avant, dans un monde vide c'est le manque de capital de fabrication humaine  qui crée des limites. Mais aujourd'hui, c'est le capital naturel qui devient le facteur limitant. Le caractère complémentaire du capital naturel et du capital de fabrication humaine est rendu évident en se posant de simples questions : comment une scierie produit-elle des planches sans forêt ? Comment peut pêcher un pêcheur sans population de poissons ? Ainsi, après une accumulation excessive de capital de fabrication humaine, comme des bateaux de pêche ou des scieries, c'est le capital naturel qui devient le facteur limitant. Dans ces cas, c'est la capacité de reproduction des populations de poissons et non la quantité de bateaux de pêche qui devient le facteur limitant. La capacité de régénération des forêts et non le nombre de scieries, etc. 

Dans l'économie d'un monde saturé, les ressources naturelles ne sont plus libres, car il existe un réel risque de les liquider. Se pose alors la question de la nécessité d'adopter une échelle durable permettant de maintenir leurs flux qui supportent la valeur du capital de fabrication humaine. 

L'importance qui est donnée à cette interprétation de l'histoire de l'économie, passant d'un monde vide à un monde saturé, conditionne l'ordre des priorités des objectifs de l'économie écologique.

Principes et objectifs
L'ambition ultime de l'économie écologique est un bien-être humain durable. Cela inclut d'autres considérations telles que la protection et la restauration de la nature, évoluer vers une justice sociale et intergénérationnelle, une stabilisation de la population et une reconnaissance de la contribution du capital humain et naturel au bien-être humain, cela passera aussi par un meilleur développement des indicateurs de bien-être.

Cette conception de l'économie a également la capacité, contrairement à l'approche néoclassique, de déboucher sur un état stationnaire ("steady-state"), également vu comme un objectif. In fine, le but est de parvenir à délier stabilité économique et croissance tout en restant à l'intérieur de l'échelle écologique. Pour atteindre cette ambition ultime, quelques principes seront à respecter.

Une nouvelle vision de l'économie
L'économie écologique englobe différents types de capitaux (naturel, social, culturel, humain ou encore de "fabrication humaine"). Ce n'est seulement qu'en considérant ces différents capitaux que l'économie écologique pourra atteindre ses trois objectifs interconnectés que sont : un cadre durable (sustainable scale), une distribution juste des ressources et une allocation efficace des ressources.

Cette approche hiérarchique marque ainsi une évolution avec le concept de développement durable où aucune priorité n'est donnée. L'économie écologique est une vision où les conséquences négatives des systèmes de productions ne sont plus considérées comme des "externalités", comme si l'environnement et la population humaine y vivant n'étaient pas inclus dans le système économique. L'économie opère au sein d'une société faite de relations sociales et cet ensemble prend place au sein de l'environnement.

Depuis 2012, les auteurs de l'ouvrage "Building a Sustainable and Desirable Economy-in-Society-in-Nature" rendent explicite que la limite environnementale se rapporte à la limite des 2°C. C’est-à-dire que ce modèle économique choisit d'être contraint à un budget carbone défini.

Une technologie et des valeurs
L'intégration des énergies renouvelables s'est réalisée avec des temps d'adaptation plus ou moins longs selon les pays, pour des raisons historiques qui leur sont propres. Il ne faut pas s'y méprendre, l'histoire des énergies renouvelables émerge dans le contexte de la contestation écologiste des années septante. Elles représentent alors une alternative de politique publique face à un secteur électrique marqué par la domination de certains acteurs et certaines valeurs analogue à l'économie néoclassique.

Ce qui est également remis en cause, tant dans la France pronucléaire d'après Mai 68 ou dans l'Allemagne procharbon de l'après-guerre, c'est la conception du rôle de l'État et des acteurs économiques. Deux modèles s'affrontent à cette époque : le premier repose sur une logique basée sur l'offre d'énergie, sur une production centralisée de l'énergie marquée par un fort usage de ressources fossiles et où la distribution est gérée par seulement quelques acteurs. L'autre repose sur une logique basée sur la demande d'énergie, sur une production d'énergie décentralisée marquée par un usage raisonné des ressources naturelles par des énergies renouvelables gérées via un modèle participatif. De ce modèle alternatif, le système a gardé la technologie, mais a rejeté le projet de société qui l'accompagnait.

L'économie écologique, contrairement à l'économie environnementale, c'est justement garder les deux : la technologie et les valeurs.

Dès lors, les sociétés humaines sont invitées à se repenser. Notamment au moyen d'une meilleure intégration du capital naturel et humain au sein de l'économie, ou encore à travers le développement de meilleurs indicateurs que le PIB. Un tel progrès passe nécessairement par la sortie du couple productivisme-consumérisme et la mise en place d'une nouvelle structure économique et sociale. C'est donc la logique sociale qu'il faut aussi revoir, voilà bien un domaine où l'influence des valeurs est importante.

À cette tâche, aucun doute qu'un changement du mode de pensée, incluant un changement des valeurs, sera essentiel à l'emergence d'une économie écologique.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Fotolia.com.

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