Love & friendship

Angleterre, fin du XVIIIe siècle… Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente... 

Whit Stillman à propos du film 

Un "nouvel austen"
Un des grands attraits de l’adaptation du court roman de jeunesse (et inachevé) de Jane Austen sur la redoutable Lady Susan Vernon était l’espoir d’ajouter un nouveau volume sur l’étagère de ses grandes œuvres de maturité – mais sous forme cinématographique. Son court roman de jeunesse évoquait plus une version féminine et XVIIIe siècle d’un texte d’Oscar Wilde ou d’Evelyn Waugh que ce que l’on attend traditionnellement de Jane Austen.

Ce texte est une mine d’or de comédie mais dans sa forme “épistolaire” originale – une forme très répandue à l’époque – cet or se révélait quelque peu difficile à extraire. Les premières ébauches de deux de ses grands romans Orgueil et Préjugés et Raison et Sentiments étaient elles aussi dans ce style. En s’éloignant de cette forme épistolaire, elle a commencé aussi à imposer de véritables titres à ses livres, autres que le nom d’un des personnages principaux.

Genèse
Cela a commencé presque comme une blague, une sorte de passe-temps, principalement pour le plaisir, sans que personne n’y jette un œil. Notre bail était échu le week-end de la sortie de THE LAST DAYS OF DISCO, et fuyant le coût de la vie new-yorkaise, nous avons suivi à Paris la famille de mon ami scénariste E. Max Fry.

J’ai écrit un roman basé sur le film (The Last Days of Disco, with cocktails at Petrossian afterwards ; Farrar Straus, 2000) et travaillé sur des films à visées internationales qu’il semblait plus logique de produire depuis Londres. Je m’étais penché sérieusement sur les œuvres de Jane Austen pour d’autres raisons et avais été très excité par la découverte de Lady Susan et ses nemesis DeCourcy. En prenant un verre avec de jeunes auteurs, je rencontrai le fiancé de l’une d’elles, Trevor Brown, qui avait monté de petites productions théatrales (principalement au théatre de Jermyn Street qui en général peut présenter trois acteurs sur scène).

Persuadé qu’en chaque producteur de modestes pièces de théatre se cache un producteur de films à petit budget, long à monter, je lui ai chanté les louanges de la Lady Susan de Jane Austen et l’ai mis au défi d’en produire une adaptation cinématographique. Trevor, qui ressemblait à un jeune Hugh Grant écossais, a rejoint le projet et m’a aidé à démarrer le script, en soulignant l’importance de Frederica. “C’est Frederica la clé”, répétait-il.

Des jours sans fin
Achever le script, ce qui aurait pu être un cauchemar avec une date de rendu, devint un délice et un refuge exempt de toute pression. Le matériau avait aussi l’avantage, typique de Jane Austen, d’être amusant à lire en entier ou par extraits, donc les premières versions pouvaient déjà être lues avec plaisir ou au moins sans gêne. De façon périodique je pensais que le projet était potentiellement “montrable” mais je finissais à chaque fois par conclure qu’il était encore loin d’être prêt et retournais au charbon.

Par bonheur, d’autres projets finissaient par avancer, comme le film produit par Castle Rock DAMSELS IN DISTRESS, tout autant que des travaux de scénario plus alimentaires, permettant au projet d’Austen de reposer, ce qui est presque toujours utile. 

La connexion dublinoise
Au XVIIIe siècle, Dublin était la deuxième ville de l’Empire britannique. Près de la ville se trouvent de magnifiques châteaux et de très belles demeures, idéales pour tourner un film en costumes sans perdre des heures en transports. Et les équipes de production sont expérimentées dans la reconstitution historique. Le fait que ma fille aînée ait longtemps ré-sidé à Dublin, pendant ses études de droit au Trinity College et plus tard en exerçant dans un cabinet irlandais, m’avait familiarisé avec la ville et donné un attrait particulier au fait de transiter par Dublin lors de mes voyages en Europe. Des adaptations de Jane Austen ainsi que d’autres films se déroulant à l’époque georgienne y avaient été tournés avec beaucoup de réussite.

Comédie romantique de Whit Stillman avec Kate Beckinsale et Chloë Sevigny. 3,9 étoiles presse AlloCiné.

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