Ascenseurs : leur impact sur la santé

L'accélération des ascenseurs, prolongée pour les rapides, procure sous les pieds la sensation inhabituelle de peser plus lourd en étant soulevé vers le haut. Le poids des personnes par rapport au sol est augmenté ou diminué d'environ 10 %, ou davantage pour les anciens ascenseurs...   

On constate également un effet sur l'oreille interne permettant l'équilibre du corps, en donnant des sensations de vertige, voire de peur liée aux effets de surprise inattendus. Le fait d'être silencieux sans repère auditif et rester debout, souvent sans appui de maintien, peut accentuer une impression d'inconfort.

Changements de pression
Les ascenseurs de gratte-ciels peuvent occasionner aux passagers des bouchements et/ou sifflements d'oreilles (analogues à ceux d'un avion, bien que celui-ci soit pressurisé) dues à la variation rapide de pression, suite au changement d'altitude important effectué rapidement.

En outre, plus l'ascenseur est rapide, plus la cabine introduit un effet de compression d'air avec la gaine verticale du parcours (à l'analogue d'un train passant rapidement dans un tunnel, d'un piston ou d'une pompe à air), s'ajoutant, en descente, à l'augmentation de pression atmosphérique rapide dû à une diminution d'altitude dans la tour.

C'est la raison pour laquelle les ascenseurs les plus rapides de Taipei et de la Shangaï Tower, à défaut de pressurisation, ont été limités en descente à 10 m/s (36 km/h), associé à une limitation des "haut-le-cœur" au démarrage de la descente.

Autres aspects
Plusieurs personnes peuvent être phobiques aux ascenseurs pour diverses autres raisons, notamment :

- La claustrophobie à l'intérieur de ce lieu "parallélépipédique" clos,
- La peur de rester bloqués en cas d'arrêt inopiné entre deux étages ou la "zone express"
- Le vertige dans les cabines vitrées

Une source d'obésité et de problèmes cardiovasculaires
La multiplication des ascenseurs a entraîné une relative désaffection des escaliers. Elle est considérée comme l'une des nombreuses causes de l'obésité. Un article de Nutrinews écrit en 2003 sur la base de l’entretien accordé par le professeur Arnaud Basdevant (responsable du service de nutrition de l’Hôtel-Dieu, Paris) affirme ainsi que « l’évolution des modes de vie a indiscutablement favorisé l’obésité. La sédentarité s’est développée : automobile, ascenseur, escalator, travail dans des environnements surchauffés, séances de télévision, voire de grignotage…»

Dans le cadre des recommandations générales de santé publique, il est donc recommandé au citoyens de prendre par préférence les escaliers et non plus les ascenseurs (Programme national nutrition santé en France, programme « Escaliers vers la santé » au Canada). En ce qui concerne plus précisément la lutte contre l'obésité, le site Internet français Integrascol, rédigé par des médecins avec le ministère de l'Éducation nationale, recommande de « Venir à l’école à pied plutôt qu’en voiture, ne pas hésiter à monter les escaliers (quand c’est possible, selon le retentissement de l’obésité) plutôt qu’à prendre l’ascenseur. » Le site suisse Prévention.ch (financé par la République et canton de Genève, Suisse) recommande : « Prenez les escaliers plutôt que l'ascenseur ou l'escalier roulant. Si l'effort est trop grand au début, contentez-vous d'un ou deux étages à pied et prenez l'ascenseur pour le reste. »

La transmission de virus
Les ascenseurs sont considérés, dans le cadre de l'épidémie de nouvelle grippe A (H1N1) de 2009, comme des facteurs de risque de propagation de l'épidémie :

- Pour la transmission de virus par suspension dans l'air : la distance recommandée de 2 mètres entre personnes ne peut toujours y est être respectée.

- Pour la transmission de virus par contact avec des objets touchés et contaminés par une personne malade : les boutons d'ascenseurs, touchés par des dizaines ou des centaines de personnes différentes pendant une journée, sont considérés comme des objets à risque. Le virus de la grippe reste vivant de 8 à 48 heures sur des objets. Les études montrent que le virus reste plus longtemps vivant sur les surfaces dures et lisses (plastique, métal, ce qui est le cas des boutons d'ascenseur) que sur les surfaces poreuses (textile). Selon la direction de la santé publique du Québec, le virus de la grippe des familles A (dont les H1N1) et B restent vivants 24 à 48 heures sur des surfaces dures et lisses (ex : comptoir), 8 à 12 heures sur des surfaces poreuses (papier, textile) et 5 minutes sur la peau humaine.

Environnement
La question de l'impact des ascenseurs sur l'environnement a également été posée. La journaliste américaine Nina Shen Rastogi, spécialisée sur l'environnement, a tenté en avril 2009 de calculer et de comparer la consommation d'énergie de l'utilisation de l'ascenseur et de l'escalier, sans succès. En revanche, elle note que « les experts de ThyssenKrupp qui ont étudié un immeuble de bureaux de 16 étages dans l'Ohio ont découvert qu'environ un tiers de la consommation quotidienne d'énergie de l'ascenseur avait lieu durant les heures non travaillées. Autre problème: le fait de garder les ascenseurs toujours éclairés. ».

Dans l'ensemble, les ascenseurs soutirent davantage d'énergie à attendre qu'à monter et descendre : près de 60 % de l'électricité consommée est gaspillée parce que la machinerie et les panneaux de commande situés dans les étages restent continuellement sous tension (stand-by).

L'entretien du parc d'ascenseurs et la mise au point d'appareils moins consommateurs d'énergie est un des enjeux du développement durable dans l'habitat.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici

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