La vache

Fatah, petit paysan Algérien n’a d’yeux que pour sa vache Jacqueline, qu'il rêve d'emmener à Paris, au salon de l'Agriculture. Lorsqu'il reçoit la précieuse invitation devant tout son village ébahi, lui qui n’a jamais quitté sa campagne, prend le bateau direction Marseille pour traverser toute la France à pied, direction Porte de Versailles.L’occasion pour Fatah et Jacqueline d’aller de rencontres en surprises et de vivre une aventure humaine faite de grands moments d’entraide et de fous rires. Un voyage inattendu et plein de tendresse dans la France d’aujourd’hui...

Entretien avec le réalisateur, Mohamed Hamidi

Résumez-nous l’histoire du film
Un petit paysan algérien aime tellement sa vache Jacqueline qu’il rêve de la faire concourir au Salon de l’Agriculture. Quand sa demande est enfin acceptée, il l’emmène à pied jusqu’à Paris, en semant tout le long de sa route sa bonne humeur, sa naïveté et son humanité auprès des gens qu’il rencontre.

Comment cette idée vous est-elle venue ?
Faire un road-movie à travers la France me trottait dans la tête depuis longtemps. C’est un pays que je connais plutôt bien parce qu’à partir de l’âge de 17 ans, et pendant des années, je l’ai beaucoup traversé en faisant notamment des colos, en tant qu’animateur. Et quand des gamins des quartiers rencontraient des locaux, paysans ou autres, ça donnait des moments extraordinaires qui m’ont beaucoup touché. Un jour, Fatsah, que je connais depuis dix ans, m’a parlé d’un de ses oncles, passionné d’agronomie et d’engrais, qui lui demandait régulièrement des infos sur le Salon de l’Agriculture qu’il aurait adoré visiter. J’ai fait, avec LA VACHE, le mix de tout ça. Je pense qu’inconsciemment, j’ai été marqué par LA VACHE ET LE PRISONNIER que j’ai vu dix fois dans ma jeunesse et aussi, par LITTLE MISS SUNSHINE, A STRAIGHT STORY, des road-movies que j’ai trouvé passionnants.

On rit beaucoup tout au long de ce périple mais on est aussi attendri et souvent ému. Qu’avez-vous voulu dire à travers la réaction de tous les gens que Fatah rencontre ?
Souvent, pendant l’écriture du scénario, on m’a fait le reproche d’être trop naïf et trop dans les bons sentiments. J’ai pourtant tenu ce parti-pris jusqu’au bout. Comme dans Les Lettres persanes, quand une personne parée de bonnes intentions et d’une nature positive arrive dans un milieu inconnu, elle récolte ce qu’elle sème. J’avais envie qu’il rencontre des gens accueillants, et ouverts avec lesquels un échange était possible. Avec une espèce de grâce, de simplicité, d’inconscience et de gentillesse, il se permet de tout dire et non seulement les gens ne lui en veulent pas, mais ils l’adorent. Mon père, d’origine rurale aussi, était comme ça, très premier degré, mais d’une manière tellement bon enfant que personne ne le prenait mal. Je ne voulais pas être dans l’agressivité et dans le stéréotype du rejet systématique de l’immigré. Je pense d’ailleurs qu’aujourd’hui, un mec qui se baladerait sur les routes avec une vache provoquerait cette sympathie-là. Surtout quelqu’un comme Fatah.

Comédie de Mohamed Hamidi avec Lambert Wilson et Jamel Debbouze.

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