Comme un avion

Michel, la cinquantaine, est infographiste. Passionné par l'aéropostale, il se rêve en Jean Mermoz quand il prend son scooter. Et pourtant, lui‐même n’a jamais piloté d’avion… Un jour, Michel tombe en arrêt devant des photos de kayak : on dirait le fuselage d’un avion. C'est le coup de foudre. En cachette de sa femme, il achète un kayak à monter soi‐même et tout le matériel qui va avec. Michel pagaie des heures sur son toit, rêve de grandes traversées en solitaire mais ne se décide pas à le mettre à l'eau...

Rachelle découvre tout son attirail et le pousse alors à larguer les amarres. Michel part enfin sur une jolie rivière inconnue. Il fait une première escale et découvre une guinguette installée le long de la rive. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de la patronne Laetitia, de la jeune serveuse Mila, et de leurs clients ‐ dont la principale occupation est de bricoler sous les arbres et boire de l’absinthe. Michel sympathise avec tout ce petit monde, installe sa tente pour une nuit près de la buvette et, le lendemain, a finalement beaucoup de mal à quitter les lieux…  

Entretien avec Sandrine Kimberlain  

Derrière son apparente simplicité » Comme un avion » aborde des thèmes essentiels : le rapport à l’amour, au temps, à la liberté, à la modernité aussi. 
Quand Michel et Rachel regardent tous les deux la télévision, tout en étant chacun dans sa bulle‐ lui dans son projet de kayak, et elle, plongée dans une série ‐, on est au cœur du couple d’aujourd’hui. Beaucoup de mes amies, fans de séries, en regardent tous les soirs à côté de leur compagnon. Cela n’empêche pas un couple d’être en harmonie et certainement pas celui qui nous concerne. 

J’aime particulièrement la scène de la salle de bains, lorsqu’ils se brossent les dents en évoquant tranquillement leur sexualité : ils ne sont pas dans le même désir qu’au tout début, mais le simple fait de se parler les réunit. Ce sont ces petites touches pleines d’humour et de délicatesse qui donnent au film sa poésie et son ton, si atypique et si personnel. Mais ce qui me frappe le plus ici, c’est le côté aéré du film. 

Il y a un côté « Club des Cinq » dans la préparation de ce périple et, pourtant, on ne doute pas une seule fois de la sincérité du personnage.
Parce que l’on n’est pas du tout dans une démarche d’efficacité destinée à faire rire et c’est ce qui est merveilleux. On croit à la folie soudaine de ce type qui se passionne pour le kayak. On ne met pas en doute qu’il se retrouve à pagayer sur un toit dans le squelette d’une embarcation, ni qu’il se suréquipe de cette façon. Je me demande d’ailleurs si Bruno ne s’est pas retrouvé un jour dans cette situation ! C’est un peu comme lorsque nous voyons des gens dans notre entourage se passionner pour des choses qui nous sont étrangères. 

Leur concentration et leur sérieux nous paraissent hallucinants et ça nous égaie. C’est d’autant plus drôle dans le film qu’on sent bien à quel point le couple est motivé par ce voyage : tout est hyper précis dans leur tête mais ‐et c’est que j’aime énormément‐ tout s’effectue aussi de façon très anodine. 

Il est à peine parti sur la rivière qu’il la rappelle parce qu’il se retrouve coincé par une branche et elle trouve cela parfaitement naturel. Rachel n’est jamais dépassée par les événements, cet homme ne l’agace jamais. Il lui propose de faire une sieste ? Elle accepte. Tout est simple entre eux.  

Comme un avion, comédie de Bruno Poladyles avec Bruno Poladyles , Sandrine Kimberlain et Agnès Jaoui.

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