Les débuts de l’éclairage à Paris

Par une ordonnance royale de janvier 1318, le roi de France Philippe V le Long enjoint au greffier du Châtelet de veiller « à ce qu'une chandelle fut entretenue pendant la nuit à la porte, du palais de ce tribunal, afin de déjouer les entreprises des malfaiteurs qui se perpétuaient jusque sur la place, alors la plus fréquentée de la capitale. » Il existait deux autres éclairage à la tour de Nesle et au cimetière des Innocents, mais c'était tout...

De 1504 à 1553, plusieurs ordonnances royales, qui sont restées sans effets, prescrivaient que chaque propriétaire était tenu de mettre, de neuf heures du soir à minuit, une lanterne garnie d'une chandelle allumée sur une des fenêtres du premier étage de la rue, « dans la crainte des mauvais garçons qui courent la nuit par cette ville, et pour se préserver de leurs attaques ». En 1558, une nouvelle ordonnance indique que les chandelles pourrait n'être posées que de distance en distance, mais elle n'eut pas plus de succès que les précédentes ordonnances. À cette époque, une quinzaine de personnes étaient assassinées chaque nuit et les cadavres étaient ramassés quotidiennement par le guet.

En 1661, un arrêt du Parlement de Paris augmente la durée de l'illumination du 20 octobre au 31 mars. À cette époque il existait une entreprise de porte-flambeaux et de porte-lanternes qui moyennant louage éclairait la nuit les passants, de 9 heures du soir à 4 heures du matin « sans toutefois diminuer le nombre des lanternes placées au milieu et aux coins des rues de Paris ». Le tarif était de 3 sols par quart-d'heure. Chaque, lanternier, lampadophore, portait à sa ceinture un sablier d'une demi-heure, marqué aux armes de la ville et accompagnait le bourgeois en l'éclairant à l'aide d'un flambeau de cire qui était divisé en 10 tranches, chaque tranche consumée valant 5 sols, soit avec une lanterne à huile. 

Jusqu'en 1667, chaque personne, ou chaque groupe de personnes, qui marchait dans les rues durant la nuit devait être porteur de lanternes.

Il existait également des guetteurs qui étaient aussi appelés veilleurs de nuit, dont le métier était de porter des lanternes numérotées par la police et qui devaient crier à tue-tête « Voilà le falot ». Ces veilleurs de nuit avaient pour tâche d'accompagner les passants jusqu'à leur domicile en leur faisant traverser les ruisseaux qui étaient alors placés au milieu de la chaussée, avec des ais placés en travers. Ils pouvaient monter jusqu'au domicile de leurs clients pour y allumer les flambeaux et si besoin il allaient alerter le guet royal.

Paris est alors éclairé par quelques falots qui brûlent devant des madones placées dans les rues ou quelques chandelles allumées sur les fenêtres. L'obligation de placer, pendant la nuit, des seaux d'eau à leur porte et des lanternes à leurs fenêtres qui étaient faite aux parisiens étaient uniquement lorsque qu'une alarme avait retenti. 

En 1667, le lieutenant de police Nicolas de La Reynie fit établir 6 500 lanternes dans Paris. Les premières lanternes étaient garnies de chandelles et étaient positionnées à chaque extrémités des principales rues avec parfois une autre au milieu. Malgré cet éclairage, les rues qui étaient à peu près sûres en hiver, ne l'étaient plus du tout dès le printemps, car les lumières n'étaient allumées que du 1er novembre à la fin février. En dehors de cette période de 4 mois par an, les Parisiens n'avaient pour s'éclairer la nuit que « l'obscure clarté qui tombe des étoiles ».

La peine des galères était réservée à ceux qui auraient brisé ces lanternes.

Dès lors l'éclairage de Paris fut très nettement amélioré, comme l'indique madame de Sévigné dans une lettre de 1672 : « Nous trouvâmes plaisant d'aller ramener madame Scarron à minuit au fond du Faubourg Saint-Germain, quasi auprès de Vaugirard. Nous revînmes gaiment à la faveur des lanternes et de la sécurité des voleurs. » 

Vers 1700, les lanternes furent suspendues aux façades à l'aide d'une corde et d'une poulie et devaient être allumées par un habitant désigné. En 1729 on dénombre 5 772 lanternes.

En 1749, un commis est élu pour allumer « les quatorze lanternes publiques » du quartier Saint-Eustache car avant cette date, c'était les habitants et les bourgeois qui étaient, à tour de rôle, chargés de ce service. L'élu fut un notaire, qui n'alluma rien. Un horloger le remplaça qui s'abstint également de tout allumage. Tout ceci se termina par un procès et finalement les bourgeois ne trouvant personne pour tenir cet emploi bénévole, il durent faire recours à un allumeur professionnel. 

Ces lanternes existèrent jusqu'en 1763, ou elles furent remplacées par 3 600 réverbères à huile modèle Bourgeois de Château Blanc que le lieutenant-général de police, Antoine de Sartine, fait expérimenté rue Dauphine. Ce système fut généralisé et l'entrepreneur gardera le marché de l'éclairage parisien durant 20 ans en se chargeant de les allumer. En 1774 sur 8 000 lanternes, 4 200 étaient à réverbères c'est-à-dire hissés au milieu des rues à 5 mètres de haut et séparés de 60 mètres les uns des autres. En 1785, le lieutenant de police Louis Thiroux de Crosne ordonna « qu'il serait placé des réverbères d'une forme particulière devant les maisons des commissaires au Châtelet nommés à présent commissaires de police, afin que pendant la nuit on pût au besoin et sans embarras recourir à ces officiers publics ». 

L'application du gaz hydrogène carburé ou gaz hydrogène de l'inventeur Philippe Lebon permis les premiers essais des lanternes à gaz, en 1817, dans l'ancienne galerie de Fer boulevard des Italiens qui rejoignait la rue de Choiseul. Le projet fut proposé au gouvernement, mais celui-ci refusa. D'autres essais furent fait à l'hôpital Saint-Louis en 1818, au palais du Luxembourg et à l'Odéon en 1820. Cette découverte fut alors proposée en Angleterre pour finalement revenir en 1824 en France.

En 1829, la rue de la Paix reçoit le premier éclairage public avec le système du gaz hydrogène carburé de Philippe Lebon.
En 1830, Paris compte 9 000 becs de gaz et 3 000 lanternes à huile.
En 1853, Paris compte 12 400 becs de gaz puis 23 325 en 1869.
En 1859, le métier d'allumeurs de lanternes qui, avec leur casquette cirée et leur boite en fer-blanc, parcouraient les rues, l'échelle sur l'épaule, pour nettoyer et entretenir les quinquets municipaux, disparait.
En 1904, il restait encore quelques lanternes à huile ou à pétrole qui finirent par disparaitre, comme l'unique lanterne à pétrole de la rue Saint-Vincent.
En 1910, le système de gaz comprimé apparait.
En 1920, la lampe à incandescence fait son apparition.
En 1951, on dénombrait 34 300 points lumineux dans la capitale.
En 1960 il y en avait 48 000 environ.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Simdaperce.

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