Eric Edgar Cooke, "the night caller"

Eric Edgar Cooke surnommé "the night caller" (25 février 1931 – 26 octobre 1964) était un tueur en série australien. De 1959 à 1963, il terrorisa la ville de Perth (Australie-Occidentale), en commettant 22 crimes et délits violents dont huit mortels...

Jeunesse
Eric Edgar Cooke est né le 25 février 1931 à Victoria Park, une banlieue de Perth et il est l'aîné de trois enfants. Cooke est né dans une famille malheureuse et violente ; ses parents se sont mariés uniquement parce que sa mère était enceinte de lui, et son père alcoolique l'a fréquemment battu, notamment quand le garçon tentait de protéger sa mère des comportements liés à l'alcool de son père3. Cooke fut souvent hospitalisé à la suite de blessures à la tête et fut soupçonné d'avoir des lésions cérébrales. Il souffrait également de maux de tête récurrents et fut une fois placé dans un asile.

Cooke est né avec une fente labio-palatine, qui lui a valu une opération à l'âge de trois mois et une autre à 3½ ans. Les opérations chirurgicales pour réparer les déformations n'ont pas totalement réussi et lui laissèrent une légère difformité faciale, il parlait en marmonnant. Ces handicaps firent de lui la cible de brimades à l'école qu’il quitta à 14 ans pour travailler afin d'aider sa famille. Adolescent, Cooke fut impliqué dans de nombreux délits mineurs et vandalisme et purgea plus tard 18 mois d'emprisonnement pour avoir incendié une église après avoir été rejeté d'une audition pour la chorale. À l'âge de 18 ans, Cooke fut condamné à trois ans de prison à la suite de son arrestation pour incendie criminel et vandalisme.

À  21 ans, Cooke rejoint l'Australian Army, mais il fut libéré trois mois plus tard, à la suite de la découverte qu'avant son enrôlement, il avait un casier judiciaire.

Le 14 octobre 1953, Cooke, alors âgé de 22 ans, se maria avec Sarah (Sally) Lavin, une serveuse de 19 ans, à l'église méthodiste de Cannington. Ils eurent sept enfants.

Cooke fut arrêté à plusieurs reprises pour "voyeurisme" et pour d'autres délits mineurs. En 1955, il fut arrêté pour vol de voiture et condamné à deux ans de travail forcé. Après sa libération, il se mit à porter des gants de femme dès lors qu'il commettait des crimes afin d'éviter de laisser des empreintes digitales.

Meurtres
La folie meurtrière de Cooke concerne une série apparemment sans signature spécifique, des accidents avec délit de fuite, des coups de couteau, des étranglements et des fusillades. Les victimes abattues l'ont été avec des fusils différents, celles poignardées à l'aide de couteaux et ciseaux et d'autres ont été frappées à coups de hache. Plusieurs furent tuées au réveil alors que Cooke cambriolait leurs maisons ; deux furent abattues durant leur sommeil sans que leurs maisons ne soient fouillées; et une fut abattue après avoir ouvert alors que Cooke frappait à sa porte. Après avoir poignardé une victime, Cooke sortit de la limonade du réfrigérateur et s'assit sous la véranda pour la boire. Une victime fut étranglée mortellement avec le cordon d'une lampe de chevet puis violée post-mortem.

Durant les années 1960, les Australiens laissaient fréquemment leurs automobiles déverrouillées et/ou avec les clefs sur le contact, ce qui permit à Cooke de voler une voiture presque tous les soirs. Il remettait parfois le véhicule volé à sa place sans que le propriétaire ne se rende compte du vol.

En août 1963, une arme est découverte dans un buisson. Elle avait été utilisée dans le meurtre d’une certaine Shirley McLeod. La police appréhenda Cooke 17 jours plus tard alors qu’il revenait chercher son arme.

Cooke avoua plusieurs crimes, dont huit meurtres et quatorze tentatives de meurtre. Il fut reconnu coupable du meurtre de John Lindsay Sturkey, l'une des cinq victimes de Cooke lors de la fusillade de l'Australia Day (1963). Il reconnut plus de 250 cambriolages en détaillant précisément ce qu'il avait pris, y compris le nombre et la valeur des pièces de monnaie qu'il avait volées en chacun des lieux.

Condamnation et exécution
Cooke plaida non coupable au motif d'aliénation mentale. Au procès, les avocats de Cooke déclarèrent qu'il souffrait de schizophrénie, mais cette demande fut rejetée après que le directeur des services de santé mentale de l'État eut témoigné qu'il était sain d'esprit. Cooke fut reconnu coupable de meurtres le 28 novembre 1963, après un procès de trois jours et condamné à mort par pendaison. Dix minutes avant que la sentence ne soit exécutée, le 26 octobre 1964, Cooke jura sur la Bible avoir tué Jillian Brewer et Rosemary Anderson, déclaration qui avait été précédemment rejetée, d'autres suspects ayant déjà été reconnus coupables de ces meurtres.

Cooke fut la dernière personne condamnée à être pendue dans l'état d'Australie-Occidentale.

Les accusés à tort
Les aveux de Cooke semblaient disculper les deux hommes, qui avaient déjà été jugés séparément, condamnés et emprisonnés pour les meurtres respectifs de Jillian Brewer Macpherson (1959) et Rosemary Anderson (1963) :

- Darryl Beamish, un sourd-muet fut reconnu coupable en 1961 du meurtre de Brewer,
- John Button fut reconnu coupable d'homicide involontaire, après la mort d'Anderson, sa petite amie.

Malgré les aveux de Cooke en 1963, Beamish purgea 15 ans de prison, tandis que Button fut condamné à dix ans et en fit cinq.

La Cour d'appel rejeta l'appel initial de Button, même si Cooke avait fourni des détails que seul le coupable pouvait connaître; en particulier, les juges ne croyaient pas la déclaration de Cooke sur le fait que le corps d'Anderson ait été jeté "sur le toit" d'une Holden EJ sans en endommager le pare-soleil, comme Cooke l'avait déclaré. Au cours des décennies suivantes, Button et ses défenseurs – dont la journaliste Estelle Blackburn – continuèrent à faire pression pour l'ouverture d'un nouveau procès, avec une campagne très médiatique en 1998 simulant la reconstitution de la mort d'Anderson, menée par des experts de crash test. Un mannequin fut jeté sur le toit de la Holden, comme Cooke l'avait dit et les dommages subis correspondaient à ceux enregistrés par une entreprise de carrosserie qui, en 1963, avait réparé le véhicule conduit par Cooke. Les experts constatèrent que le pare-soleil déformé, après avoir été frappé par un corps, reprenait sa forme originelle, sans endommager la peinture.

L'appel initial de Beamish fut également rejeté parce que la Cour ne croyait pas au témoignage de Cooke. L'accusation déclara que ses aveux constituaient une tentative pour faire durer son propre procès et le Juge en chef d'Australie-Occidentale, Sir Albert Wolff appela Cooke « infâme menteur sans scrupules ».

En 2002, la Cour d'appel pénale annula la condamnation de Button. Le succès de Button ouvrit la voie à un recours formé par Darryl Beamish, qui fut acquitté en 2005. Dans les deux cas, les juges d'appel déclarèrent que les meurtres avaient été probablement commis par Cooke.

Le 2 juin 2011, Beamish reçut à titre de dédomagement 425 000 $ australiens du gouvernement d'Australie-Occidentale.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Fotolia.com. 


Voir toutes les newsletters :
www.haoui.com
Pour les professionnels : HaOui.fr