1100 milliards d'euros injectés, une bonne nouvelle ?

Mario Draghi, président de la banque centrale européenne (BCE), a annoncé la semaine dernière un grand plan d'achat d'obligations d'états de 1100 milliards d'euros sur 18 mois. L'opération pour la BCE consiste à racheter aux établissements financiers (principalement des banques privées) une partie des dettes des états en échange de liquidités. Ces liquidités devraient se retrouver dans l'économie réelle sous la forme de prêts aux particuliers et aux entreprises afin de faire redémarrer la croissance en panne de la zone euro. Cette politique porte le nom de quantative easing (QE)...

Le terme quantitative easing (QE) ou assouplissement quantitatif, désigne un type de politique monétaire dit « non conventionnel » auquel peuvent avoir recours les banques centrales dans des circonstances économiques exceptionnelles. Bien que les premières études sur la viabilité des outils de politique monétaire traditionnels dans des contextes particuliers comme les spirales déflationnistes aient été formulés par John Maynard Keynes dans les années 1930, la mise en place des premières politiques d'assouplissement quantitatif, et la théorisation des mécanismes de transmission de ces politiques à l'économie ne se sont développés que récemment. En particulier, le contexte économique difficile qu'a connu le Japon dans les années 1990, a permis à des économistes comme Paul Krugman ou Athanasios Orphanides d'analyser l'impact de la politique monétaire dans un contexte de taux d'intérêt bas, ce qui a relancé le débat sur l'existence d'une trappe à liquidité. Les mesures non conventionnelles adoptées par la Banque du Japon entre 2001 et 2006 ont ensuite constitué le premier exemple de mise en place d'une politique d'assouplissement quantitatif à grande échelle. La crise financière de 2008 a ensuite marqué l'avènement des politiques non conventionnelles qui ont été mises en place sous différentes formes par la Fed, la BCE, la Banque d'Angleterre et de nouveau la Banque du Japon.

Fondement théorique
L'assouplissement quantitatif est l'équivalent moderne de la planche à billet, en plus sophistiqué dans ses modalités toutefois. Ainsi, la banque centrale se met à acheter des bons du trésor (ce qui revient à prêter à l'État) et d'autres titres financiers :

1. elle met donc de l'argent en circulation dans l'économie
2. elle augmente ainsi les réserves du secteur bancaire

Dans un cadre de crise et donc de manque de liquidités, le point 1 est capital. On évite ainsi une déflation. Le point 2 doit inciter les banques à accorder à nouveau des prêts - ce que la crise des subprimes les empêchait de faire, par manque de réserve et par défiance généralisée envers tous les nouveaux emprunteurs.

Controverse
Les politiques d'assouplissement quantitatif font l'objet d'un important débat entre les économistes.

Pour certains, le risque est de provoquer de l'inflation ou de favoriser les bulles spéculatives. Cette conséquence inflationniste de l'assouplissement quantitatif est parfois remise en cause par les keynésiens.

Cependant, selon d'autres économistes, cette inflation se mesurerait principalement par l'augmentation des prix des matières premières telles que le pétrole, l'or et l'argent métal, ou les produits agricoles.

En 2012, la Banque d'Angleterre elle-même reconnaissait dans un rapport destiné au parlement que sa politique de rachats d'actifs avait avant tout privilégié les 5 % de citoyens les plus riches, par le gonflement du prix de certains actifs financiers détenus par ces derniers.

Le journaliste économique Anatole Kaletsky critique quant à lui le fait que les politiques monétaires d'assouplissement quantitatif n'ont pas d'effet sur l'économie réelle, car les banques ne prêtent pas automatiquement davantage dans l'économie. Il suggère des politiques d'assouplissement quantitatives qui iraient plus directement vers l'économie réelle, par exemple en distribuant directement de l'argent aux citoyens.

Présentation du rôle traditionnel des banques centrales
La plupart des banques centrales ont été créées pour émettre des billets, en contrepartie d'avances à l'État, voire à l'industrie et au commerce, et populariser cette forme de monnaie dont le développement était indispensable à celui de l'activité économique.

Ce rôle s'est progressivement estompé au profit de l'exercice d'une mission de Banque centrale attribuée à un organisme que son activité place au centre des circuits et du système financier, c'est-à-dire permettre un fonctionnement harmonieux des circuits de règlement entre banques commerciales et contribuer à garantir la stabilité et la sécurité de ces dernières. Ainsi le rôle de la banque centrale s'est progressivement articule autour de trois missions :

- émetteur de monnaie légale
- banque des banques
- banquier de l'État

La mission première et prioritaire des banques centrale est la recherche de la stabilité monétaire. 

Histoire
La première mention écrite du concept d’assouplissement quantitatif et de l'expression « Quantitative Easing » est attribuée à l'économiste allemand Richard Werner (en), professeur d’économie internationale à l'université de Southampton (Royaume-Uni). Travaillant en 1994 à Tokyo, il a inventé l'expression, lors de présentations à des investisseurs nippons. Il l’a également utilisé, dans le titre d'un article publié le 2 septembre 1995, dans le Nihon Keizai Shinbun (Nikkei). Selon l’auteur, il a utilisé cette expression afin de proposer une nouvelle forme de politique monétaire : une politique de stimulation par la banque centrale qui ne repose ni sur les réductions de taux, ni sur les politiques monétaristes conventionnelles telles que l'expansion de la masse monétaire (par exemple par la « planche à billets »), l'accroissement des réserves des banques ou la stimulation des agrégats M2-M3. Au lieu de cela, Werner a fait valoir que, pour provoquer une reprise économique, il était nécessaire et suffisant de stimuler « la création de crédit », à travers un certain nombre de mesures telles que l’achat de bons du trésor et des prêts directs aux entreprises et au gouvernement par la banque centrale. Il a également suggéré l’achat direct par la banque centrale d'actifs non performants des banques commerciales et des prêts directs aux entreprises et au gouvernement.

Le Japon a connu à partir de 1997 une situation monétaire marquée par une longue période déflationniste ; la Banque du Japon après avoir décidé début 2000 de baisser son taux d'intérêt à 0 % , adopte en mars 2001 une politique d'assouplissement quantitatif pour tenter d'accroître les liquidités et afin de sortir de la déflation. Le 9 mars 2006, la Banque du Japon renonce officiellement au principe de l'assouplissement quantitatif, les prix ayant augmenté pendant trois mois d'affilée. En 2013, le Japon relance un nouveau programme d’assouplissement quantitatif massif bien que les précédents plans n’aient pas réussi à sortir le pays de sa spirale déflationniste. 

Durant la crise financière de 2008-2011, des politiques d'assouplissement quantitatif sont mises en œuvre à grande échelle par le Royaume-Uni, puis les États-Unis. L'assouplissement quantitatif a été utilisé par ces pays alors que leurs taux d'intérêt nominaux à court terme étaient proches de zéro (au Royaume-Uni, le taux officiel de la Banque d’Angleterre était alors de 0,5 %).

Au cours de son programme d'assouplissement quantitatif commencé en mars 2009, la Banque d'Angleterre a acheté jusqu’en septembre 2009, environ 165 milliards de £ d'actifs aux institutions financières, et à un degré moindre, des créances de qualité élevée émises par des entreprises privées; ce montant fut porté à 200 milliards de £, fin 2010. Les banques, compagnies d'assurance et fonds de pension ont alors pu utiliser l'argent qu'elles avaient reçu pour le prêter ou pour acheter des obligations émises par d‘autres banques.

Début novembre 2010, la Fed a décidé d'acquérir des titres détenus par des institutions financières américaines à hauteur de 600 milliards USD dans le but de favoriser l'accroissement de l'activité économique américaine. La politique de d'assouplissement quantitatif de la Fed a apparemment évité à la crise des subprimes de virer à la crise déflationniste. En effet, à l'instant critique, le crédit inter-bancaire menaçait d’être gelé : c'est-à-dire que les banques ne se prêtaient plus entre elles. L'afflux brusque de liquidités a été une bouffée d'air pour le système bancaire au bord de la suffocation. En 2014 la croissance aux USA et au Royaume-uni sera supérieure à 3,5%.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Fotolia.com

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