A most violent year

1981, l’année la plus violente que New York ait jamais connue. Abel Morales, un self-made man ambitieux, et sa femme Anna, sont sur le point de signer un contrat déterminant pour leur société. Si leur capital provient de sources illicites, Abel tient à s’enrichir en toute honnêteté. Mais rester intègre n’est pas chose facile dans une ville où règnent criminalité, corruption et Mafia…

Note de production
Depuis sa nomination à l’Oscar pour MARGIN CALL, il y a quatre ans, J.C. Chandor s’est imposé comme un scénariste et réalisateur d’une grande subtilité dans l’art de raconter les histoires, et également d’une rare audace formelle.

Dans ses deux premiers longs métrages – le thriller boursier MARGIN CALL et le drame d’aventures suffocant et quasi muet ALL IS LOST –, le point de départ est une crise violente dans laquelle règne une défaillance, d’ordre financier, professionnel, physique et moral. Chandor projette le spectateur au coeur de la tourmente et met à nu l’âme de ses protagonistes – des hommes passionnés, déterminés et contraints d’appréhender ces dilemmes cornéliens, en puisant dans leurs ressources intérieures. Dans son tout dernier opus, le réalisateur nous confronte une fois encore au danger et à une profonde crise morale, en s’attachant au parcours d’Abel Morales, immigré en quête du rêve américain dans une ville en proie à la violence, la corruption et la décadence.

« Abel Morales croit dans l’éthique américaine de la «Destinée manifeste [croyance selon laquelle la nation américaine a pour mission de répandre la démocratie dans le monde, NdT] «, indique le producteur Neal Dodson, qui a produit les deux précédents longs métrages du cinéaste, aux côtés d’Anna Gerb. C’est un type qui sait très bien où il va, qui se fixe des objectifs précis, et qui s’imagine un destin. Reste la question de savoir comment il va atteindre son but. »

Comme ALL IS LOST et MARGIN CALL, A MOST VIOLENT YEAR explore les zones d’ombre propres aux décisions que nous prenons pour aller de l’avant, les compromis auxquels nous nous résolvons pour protéger notre famille, et les conséquences de nos décisions sur la vie des autres.

À la fois parcours intime d’un immigré ambitieux qui se transforme en chef d’entreprise conquérant et portrait spectaculaire d’une métropole en pleine mutation à une époque critique de son histoire, A MOST VIOLENT YEAR s’attache au lourd tribut acquitté par les hommes désireux de s’aventurer dans le monde américain des affaires et aux sacrifices consentis par certains pour réussir à tout prix.

« Avec le personnage d’Abel Morales, j’ai eu envie de m’intéresser à l’individualisme forcené et au besoin d’autonomie financière, constate le réalisateur. Je crois profondément que pour réussir aux États-Unis, il y a des choses qu’on peut faire et d’autres pas. A MOST VIOLENT YEAR explore les limites de la mobilité sociale, tandis qu’Abel gravit les échelons qui le mènent vers la réussite.» Dodson ajoute : « Au cours de son périple, Abel prend des risques qui, selon lui, en valent la peine. Il se fragilise au plus haut point en espérant que son pari sera gagnant, et en estimant que lorsqu’on a vraiment peur, on prend les plus grands risques – et qu’on peut alors espérer être payé en retour. »

Après avoir été salué de manière unanime pour sa prestation dans INSIDE LLEWYN DAVIS, Oscar Isaac a été séduit par l’ambiguïté d’Abel et son inclination à se laisser gagner par sa part d’ombre. Tout au long du film, Morales se révèle être un personnage profondément complexe et en proie à des déchirements intérieurs, car il s’agit d’un père de famille susceptible de céder à la violence lorsqu’il est au bord de la faillite professionnelle.

« Abel me fait penser à un pacifiste à une époque où New York ressemblait au Far West, déclare l’acteur. Pour moi, il s’agit d’un homme d’honneur qui recèle quelques zones d’ombre. C’était assez facile de le voir basculer du côté crapuleux au fur et à mesure des événements. On croise souvent des gens qui grimpent les échelons et qui dirigent des entreprises où les employés sont considérés comme des produits. Ces patrons perdent toute capacité d’empathie au fil du temps, ou bien ils apprennent à mettre de côté leurs pulsions de mort. J’ai perçu un mélange intéressant chez Abel qui, pour moi, évoque le type qui rêve d’appartenir à une société capitaliste, qui aspire à mener la belle vie, et qui résiste à son impulsion d’avoir recours à la violence pour arriver plus vite à faire fortune. »

Pour Dodson, Morales s’identifie à un Rockefeller qui n’a pas encore atteint le sommet de l’échelle sociale et professionnelle, mais qui aspire à y accéder par des moyens licites. « À ses yeux, un Rockefeller n’est pas du genre à prendre à une arme et à abattre son concurrent ou à défendre sa famille en ayant recours à la violence, comme les héros de nombreux films noirs, dit-il. Un Rockefeller fait appel à son intelligence : il est stratège et il fait preuve d’intuition et de réseaux d’influence en matière d’affaires. S’il y a bien des coursespoursuites en voitures ou à pied, et des fusillades sur des ponts dans notre film, notre protagoniste fait de son mieux pour résister à la tentation de la violence, même si ses efforts ne sont pas forcément couronnés de succès. » Chandor ajoute : « Abel n’a pas le sentiment que la violence soit le meilleur moyen de décrocher des contrats. Il espère ne pas avoir à y recourir, et il n’y cède pas – jusqu’à ce que sa situation se dégrade au cours du film. Finirat-il par y céder et par choisir le chemin le plus opportun qui se présente à lui ? »

Thriller de J.C Chandor avec Oscar Isaac et Jessica Chastain.


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