Victoria

5h42. Berlin. Sortie de boîte de nuit, Victoria, espagnole fraîchement débarquée, rencontre Sonne et son groupe de potes. Emportée par la fête et l'alcool, elle décide de les suivre dans leur virée nocturne. Elle réalise soudain que la soirée est en train de sérieusement déraper… 

Entretien avec Sébastian Schipper

Parlez-nous du personnage de VICTORIA ?
Victoria a sans doute toujours été sage et irréprochable. Elle s’est toujours conformée aux règles que dictent la vie et le monde. Elle a fait du piano pendant 16 ans, 7h par jour sans faillir, rêvant sans doute d’être concertiste jusqu'au jour où elle s’entendra dire que non ! Qu’elle n’est pas assez douée, que tout est terminé. Et là, sans doute se produit la brisure qui la fait se sentir démunie, paumée, et qui va la rendre disponible et capable de vivre cette nuit de tous les possibles.

Pourquoi VICTORIA est-elle espagnole et quel est le lien avec Berlin ?
La rencontre d’une jeunesse allemande, élève bien pensante dans une Europe des inégalités, et d’une jeunesse espagnole moins riche et en proie à de grandes difficultés, m’intéressait. Les deux se retrouvant sur une absence d’avenir programmée. Dans cette inquiétude de la jeunesse, j’aimais cette solidarité du « qui es-tu, d’où viens-tu » ? Cette vérité va plus loin que les bonnes intentions.

Quels sont les films qui vous ont inspiré pour VICTORIA ?
Sans prétention, aucun, car nous voulions absolument créer de toute pièce une véritable expérience pour le spectateur, pour cela il fallait que c’en soit une pour nous, pour l’équipe technique, pour les acteurs, pour tous ceux qui y participaient. Nous avons envisagé le film comme le résultat de cette expérience, et nous savions que pour réaliser cela nous devions nous éloigner des codes du cinéma, pour créer quelque chose d’unique, de nouveau, avec sa propre saveur, sa propre odeur, sa propre épaisseur.

Que souhaitiez-vous montrer de Berlin dans le film ?
Pour moi Berlin est la meilleure ville du monde pour ce film car elle incarne le « ici et maintenant » de cette fureur de vivre.

Que nous dit VICTORIA ?
Je vous répondrai par une de mes citations favorites : « mais je n’en veux pas du confort, je veux Dieu, je veux de la poésie, je veux du danger véritable, je veux de la liberté, je veux de la bonté, je veux du péché » Aldous HUXLEY (Le Meilleur des Mondes). Pour moi c’est cela le cinéma, je veux déranger aussi. VICTORIA, c’est pour moi la liberté, la bonté et le péché réunis.

Grand prix 2015 du festival policier de Beaune. Ours d’agent, prix du public au festival de Berlin 2015. 4 étoiles Allociné.

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