De toutes nos forces avec Jacques Gamblain

Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon «Ironman» de Nice : une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit...

 

Entretien avec Nils Tavernier, le réalisateur 

Comment est né ce projet ?

Cela fait vingt ans que je m’intéresse aux enfants et à la maladie, et je venais de passer deux ans à l’hôpital Necker, au service de neurologie, pour les besoins d’un documentaire. J’ai été touché par certains de ces mômes différents des autres. J’avais constaté que dans certaines pathologies lourdes, les enfants pouvaient rayonner d’une énergie de vie incroyable qu’ils transmettaient autour d’eux, à leur famille et aussi à moi. Du coup, je voulais raconter une histoire qui parlait de cela, avec des personnages ni extraordinaires, ni banals, mais des individus qu’on pourrait tous être et qui vont se révéler exceptionnels grâce à l’enfant.

Je voulais faire un film dont le protagoniste est certes handicapé, mais dont on oublie rapidement la pathologie : on le regarde et on constate sa différence, mais dès qu’on l’accepte dans sa différence, avec l’énergie qu’il vous renvoie, on ne voit plus le handicap. Je trouve ça magnifique.

Ce qui frappe, c’est qu’il s’agit d’un récit d’apprentissage pour julien, et aussi pour ses proches…
Dans beaucoup de familles qui affrontent le handicap, j’ai vu l’énergie du changement propulsée par l’enfant. Mais ce n’est pas systématique, certains enfants sont dans un état de tristesse permanent à cause de leur état, mais l’histoire de la famille du film, c’est avant tout celle d’un môme qui révèle à ses parents qui ils sont profondément. Grâce à lui, les parents changent les à priori qu’ils ont sur eux-mêmes, et du coup, se dépassent et se rencontrent sur ce qu’ils ont de plus beau. Je trouve magnifique qu’un jeune de 18 ans puisse changer radicalement le parcours de son père : la construction psychique de ce dernier – la fuite et le rejet – s’infléchit sous l’influence de son enfant. Et Dieu sait que c’est difficile d’évoluer quand on s’est construit en tant qu’adulte avec des préjugés ! C’est ce qui arrive au père dans mon film lorsqu’il arrive à se dire : «ma femme n’est pas exactement celle que je pensais être et mon fils ne correspond pas tout à fait à la représentation que j’en avais».

La mère a-t-elle le sentiment de s’être sacrifiée pour son fils ?
Dans les familles que j’ai rencontrées, beaucoup de mères, dont les enfants ne sont pas autonomes, n’ont pas un instant à elles. Parfois, elles subissent un sentiment de sacrifice, notamment quand l’enfant quitte le domicile familial et s’émancipe : l’espace temps de la mère qui était ultra-rempli jusque-là, que devient-il ?

Comment faire face à ce vide ? Dans le film, le fait que la mère accepte de perdre l’autorité sur son fils et qu’elle le voit s’éclater avec son père, alors qu’elle a fait le «sale boulot» pendant 17 ans, me touche beaucoup. Au départ, c’est injuste pour elle, mais progressivement, elle va changer de point de vue et se laisser émouvoir par ces retrouvailles entre père et fils. En le voyant s’épanouir, elle va retomber amoureuse de son mari et participer à la course avec les deux hommes de sa vie. En un sens, elle entre de nouveau dans leur histoire.

Comédie dramatique de Nils Tavernier avec Jacques Gamblain et Alexandra Lamy.

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