Les saveurs du Palais avec Catherine Frot…

Hortense Laborie est une cuisinière réputée qui vit dans le Périgord.
À sa grande surprise, le Président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au Palais de l’Élysée. Malgré les jalousies des chefs de la cuisine centrale, Hortense s’impose avec son caractère bien trempé.
L’authenticité de sa cuisine séduira rapidement le Président, mais dans les coulisses du pouvoir les obstacles sont nombreux…

Comédie Française de Christian Vincent
Avec Catherine Frot, Jean D'ormesson, Hippolyte Girardot

Entretien avec Etienne Comar, producteur et coscénariste du film

Comment est né le projet du film ?
J’avais depuis longtemps envie de m’attaquer à un film qui traite de l’émotion culinaire… Il y a trois ans, j’ai lu un portrait écrit par Raphaëlle Bacqué dans Le Monde consacré à Danièle Delpeuch ; une page entière dans laquelle elle revenait sur ses années passées dans les cuisines privées de l’Élysée. Son histoire me captive tout de suite car pour une fois il ne s’agit pas d’un grand chef ou d’un restaurateur, mais d’une femme cuisinière, simple et authentique… Étant dans le Périgord, je contacte Danièle Delpeuch. « Venez déjeuner dimanche », me dit-elle. Je me rends à la Borderie, et découvre cet endroit magnifique, plutôt maison d’hôte que ferme, où Danièle a établi sa base depuis des années. Nous passons cinq heures à table. Nous mangeons divinement et tout de suite, je suis frappé par sa convivialité, par la manière qu’elle a de faire participer les invités au repas. Nous parlons longuement ensemble de sa vie. Au-delà du fait qu’elle a cuisiné pour un Président de la République, je sens chez elle une dimension romanesque forte...

Comment décririez-vous cette femme ?
Sa vie est faite de ruptures, d’engagements, souvent sur un coup de tête : elle était agricultrice, elle a quitté son métier et son mari, ce qui ne se faisait pas à l’époque dans son milieu; elle a été l’une des premières à organiser des week-ends foie gras et truffes à la ferme au début des années 1970. Elle est partie un moment enseigner et faire la cuisine aux États-Unis. Puis il y a eu cet épisode à l’Élysée et cette longue année passée ensuite en Antarctique. Son nouveau projet depuis quelques années est de créer une truffière en Nouvelle -Zélande… C’est une aventurière dont les choix de vie ont toujours été liés à la cuisine. Une autre chose m’a intrigué lors de notre première rencontre : Danièle m’avait convié à un déjeuner familial, j’imaginais une ambiance « rustique ». Or, à table, il y avait un mélange surprenant de convives : des amis intellectuels New Yorkais, un journaliste économique, une avocate internationale, et effectivement, des membres de sa famille périgourdine. Il y avait là des personnalités très différentes qui soulignaient la complexité de notre hôte : Danièle est quelqu’un qui mêle le respect des traditions avec une grande ouverture sur le monde et un sens aigu de la modernité... Elle est à la fois locale et mondiale, simple et compliquée. Je tenais là un vrai personnage de fiction.

Les Saveurs du Palais a bénéficié de plusieurs jours de tournage complets à l’Élysée. C’est inédit.
On a eu une chance exceptionnelle. Tout a commencé lors d’une présentation de Des hommes et des Dieux à l’Élysée. J’avais déjà le film en tête et j’ai profité de la projection pour demander à visiter les cuisines. Inoubliable. Nous y sommes retournés plus tard avec Christian Vincent pour voir les remises également… On dit de l’Élysée que c’est la plus grande maison de France : les plus beaux services sont là, les plus beaux couverts, les plus belles argenteries, les plus beaux cristals… Nous avons tout de suite vu l’intérêt que c’était de pouvoir filmer ça. À côté de cela il y avait pour nous quelque chose d’ironique et d’amusant d’écrire une histoire qui se déroule à l’Élysée, au cœur de l’État, et de ne jamais parler de politique.


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