Les acouphènes…

L’acouphène est une sensation auditive non liée à un son généré par une vibration d’origine extérieure à l’organisme et inaudible par l’entourage. Le son perçu peut ressembler à un bourdonnement, un sifflement ou même à un tintement ressenti dans le crâne ou dans l’oreille, d’un seul côté ou des deux. On distingue les acouphènes objectifs (5 % des cas) perçus par l’entourage de la personne, des acouphènes subjectifs (95 % des cas) perçus par la personne seule…

Description
Les acouphènes peuvent être liés à une pathologie, mais pas systématiquement. Ils peuvent être permanents, intermittents, variables ou temporaires.

On distingue différentes appellations en fonction de la tonie perçue par le sujet acouphénique : le tintement, le bourdonnement, le chuintement, le sifflement, ou des sons purs comme des notes de musique.

Selon différentes études, le nombre de personnes atteintes d’acouphènes serait très important (300 à 500 000 personnes en France souffriraient d’acouphènes définitifs, 2 à 3 millions d’acouphènes chroniques, chiffres du président de France Acouphène1). Une enquête au Royaume-Uni en 1981 révélait que 17 % de la population souffrait d’acouphènes permanents d’intensité variable.

Les cas graves sont assimilables à de véritables douleurs chroniques.

Le ou les bruits perçus peuvent avoir des niveaux divers. Selon les cas, les personnes atteintes peuvent endurer des bruits d’intensité plus ou moins élevée, allant d’un simple rasoir électrique à une tondeuse à gazon ou à un réacteur d’avion. Ceux-ci peuvent s’accompagner (ou non) de surdité, d’hypersensibilité aux sons extérieurs (l’hyperacousie coprésente dans 40 % des cas) ou d’hyposensibilité (l’hypoacousie). Ils ne s’accompagnent généralement pas de lésions du tympan.

Les acouphènes peuvent être unilatéraux ou bilatéraux, selon ce qui les a provoqués. Ils peuvent en effet avoir différentes causes : souvent dus au vieillissement de l’oreille (donc, chez les sujets âgés et fréquemment des deux côtés), ils peuvent être dus à une tumeur, notamment un neurinome (unilatéralement le plus souvent, chez des sujets de tous âges), mais ils peuvent aussi survenir à n’importe quel âge après un traumatisme auditif, un choc infectieux ou viral. Les chocs auditifs sont en forte augmentation, notamment chez les jeunes : le choc peut être dû à une déflagration (tir d'arme à feu, jet de pétard, feu d'artifice, moteur à échappement libre), à une exposition violente ou trop répétée à des bruits très forts, dans les boîtes de nuit, lors d’un concert ou d’une rave, en écoutant un baladeur, sur un lieu de travail très bruyant, au cours d'une réception où tout le monde parle très fort et en tout lieu public où sont placés des haut-parleurs qui, généralement, sont réglés au maximum. Si dans toutes ces situations où le bruit est nocif, le risque de surdité est connu, celui des acouphènes est assez méconnu et n'en est que plus redoutable.

Pour toute sensation de perte auditive brusque ou tout traumatisme auditif qui déclenche des sifflements ou des bourdonnements, il est impératif de se présenter très rapidement à un service d’urgence (dans les 6 à 12 heures qui suivent) afin qu’un traitement adapté soit appliqué tel que par exemple : hémodilution, oxygénation hyperbare et vasodilatateurs.

Pour les personnes ne souffrant pas d’acouphènes, il est très difficile d’imaginer l’épreuve psychologique que représente le fait de toujours avoir un bruit étranger dans l’oreille. Toute personne ayant assisté à des concerts a probablement perçu ensuite un léger sifflement ; ce sifflement est déjà un acouphène, bien qu’il ne dure généralement que quelques minutes ou quelques heures. Mais la meilleure comparaison que l’on puisse faire est d’imaginer un robinet qui fuit. Si le bruit arrive au moment de s’endormir, le bruit de la petite goutte entrant en collision avec l’évier prend alors des proportions immenses.

L’intensité comme la tonalité des acouphènes est variable selon les individus. Chez un même patient, l’intensité des acouphènes varie (de façon plus ou moins prononcée). Il n’est pas rare d'entendre certaines personnes se plaindre de leurs acouphènes à la suite d'une augmentation du niveau d’intensité de celui-ci, alors qu’elles s’étaient "habituées" à leurs acouphènes depuis plusieurs années.

Explication
Les acouphènes sont des perceptions auditives et sont analysés par les centres auditifs, puis interprétés par les structures supérieures : le système nerveux à tous les niveaux et à des degrés variables est impliqué dans le genèse des acouphènes. Ceci explique que, lorsque deux patients présentent des acouphènes similaires (de même origine avec la même perte auditive si elle existe, et les mêmes résultats aux épreuves psychoacoustiques), la perception douloureuse est différente, faible pour l’un et insupportable pour l’autre.

Si on ne sait pas exactement ce qui cause les acouphènes, la recherche suggère qu’ils résultent de la tentative du cerveau pour compenser la perte d’audition (dans le cas de la destruction de cellules ciliées de la cochlée) en augmentant son activité, ce qui génère des douleurs fantômes ou douleurs de désafférentation. Une autre hypothèse repose sur une dysfonction du système auditif central. Une cause génétique n’est pas exclue.

Prévention
Les traumatismes auditifs étant une des causes d’acouphènes, il est important de les éviter.

Des réglementations existent qui limitent le volume sonore dans les lieux publics (105 dB en France, 90 dB en Belgique) et celui des baladeurs (100 dB en France).

Au niveau individuel, il est possible d’utiliser des bouchons avec filtre, moulés ou non. Une protection auditive (casque ou bouchons de mousse) doit être utilisée lorsqu’on se sert d’un outil électrique bruyant (meuleuse d’angle, disqueuse, ponceuse à bande…), en particulier dans un lieu clos, comme une cave. Il suffit de quelques minutes à un niveau sonore trop élevé pour abîmer les cellules ciliées de l’oreille interne et provoquer un acouphène définitif.

Faute de traitement à ce jour, les services de santé devraient mettre l’accent sur la prévention quant aux traumatismes auditifs. À ce sujet, le Royaume-Uni a réellement compris le problème et a engagé des campagnes de prévention. En France, le respect de la législation et le seuil acceptable de décibels sont souvent bafoués et ne sont pas vérifiés dans les lieux publics (notamment dans les boîtes de nuit, pubs et concerts). 

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