Histoires de tueurs en série : Daniel Camargo Barbosa

Daniel Camargo Barbosa né le 22 janvier 1930 en Colombie et mort le 13 novembre 1994 en Équateur, était un tueur en série psychopathe colombien. On estime qu'il a violé et tué plus de 150 jeunes filles en Colombie et en Équateur entre 1974 et 1986...

Enfance
La mère de Camargo mourut quand il était un petit garçon. Son père était autoritaire et émotionnellement distant. Il fut élevé par une belle-mère abusive, qui le punissait en l’habillant parfois en fille, faisant de lui une victime du ridicule devant ses camarades.

Crimes et emprisonnement
Camargo fut marié avec une femme nommée Alcira avec qui et il eut deux enfants. Il tomba amoureux d'une autre femme, Esperanza, 28 ans, avec laquelle il avait planifié de se marier, mais il découvrit qu'elle n'était pas vierge. Cela devint une profonde obsession pour Camargo. Avec Esperanza, ils formèrent un accord qu'il resterait avec elle si elle l'aidait à trouver des filles vierges afin d’avoir des relations sexuelles avec elles. C'est là que commença leur partenariat dans le crime. Esperanza fut complice de Camargo, une sorte de leurre pour les jeunes filles qu'elle attirait dans un appartement pour ensuite les droguer afin que Camargo puisse les violer. Camargo commit cinq viols à cette époque sans tuer une seule de ses victimes. Le cinquième enfant abusé de cette manière signala le crime, et Camargo et Esperanza furent arrêtés et emmenés dans des prisons séparées. Camargo fut reconnu coupable d'agression sexuelle en Colombie, le 10 avril 1964.

Un juge le condamna à trois ans de prison, et reconnaissant pour cette clémence, Camargo jura de se repentir et de s'amender. Toutefois, en appel, il fut condamné à huit ans de prison. Il purgea sa peine, et fut libéré.

En 1973, il est arrêté au Brésil pour être sans papiers. En raison d'un retard dans l'envoi des dossiers criminels de Camargo venant de Colombie, il est déporté et libéré avec sa fausse identité. Quand il retourne en Colombie, il prend un emploi comme vendeur de rue pour les moniteurs de télévision Barranquilla. Un jour, en passant par une école, il enlève une fillette de neuf ans, l'a viole et la tue, afin qu'elle ne puisse pas informer la police comme sa victime précédente l'avait fait. Ce fut son premier crime impliquant un assassinat.

Camargo est arrêté le 3 mai 1974 à Barranquilla, en Colombie, parce qu’il est retourné sur la scène du crime pour récupérer des écrans de télévision qu'il avait oubliés à côté de la victime. Même si on pense qu'il a violé et tué plus de 80 filles en Colombie, Camargo fut seulement condamné pour le viol et le meurtre de la fillette de neuf ans. Il fut d’abord condamné à 30 ans de prison, mais cette peine fut réduite à 25 ans, et il fut interné dans la prison de l'Île Gorgona, en Colombie le24 décembre 1977.

Evasion vers l'Équateur
En novembre 1984 Camargo s'échappe de Gorgona dans un bateau de fortune, après avoir étudié soigneusement les courants océaniques. Les autorités ont supposé qu'il était mort en mer et la presse a rapporté qu'il avait été mangé par les requins3.

Il arrive finalement à Quito, en Équateur. Il se rend en bus à destination de Guayaquil vers le 6 décembre 1984. Le 18 décembre, il enlève une fillette de neuf ans, originaire de la ville de Quevedo, dans la province de Los Ríos en Equateur. Le lendemain, une fillette de 10 ans disparaît également.

De 1984 à 1986 Camargo a commis une série d'au moins 54 viols et de meurtres à Guayaquil. La police a d'abord cru que tous les décès étaient l'œuvre d'un gang, ne comprenant pas qu'un homme ait pu faire autant de victimes. Camargo dormait dans la rue et vivait de l'argent qu'il gagnait en revendant des stylos à bille dans les rues. Occasionnellement, il arrondissait ses revenus en vendant des vêtements ou de petits objets de valeur ayant appartenu à ses victimes.

Modus Operandi
Camargo sélectionnait des jeunes filles fragiles, jeunes, de classe inférieure en quête de travail et s'approchait d'elles, faisant semblant d'être un étranger qui avait besoin de trouver un pasteur protestant dans une église à la périphérie de la ville. Il leur expliquait qu'il devait livrer une grosse somme d'argent, et qu’il leur offrirait une récompense si elles l'accompagnaient pour lui montrer le chemin. Il prétendait qu'il était étranger à la région et personne ne se méfiait de cet homme âgé qui était accompagné d'une jeune fille ou d'une jeune femme qui aurait pu être sa petite-fille. Camargo entrait alors dans les bois, prétendant être à la recherche d'un raccourci afin d'éviter les soupçons de ses victimes. Si les filles se méfiaient et se retiraient, il ne les empêchait pas de partir. Celles qu’il avait convaincues, il les violait avant de les étrangler, ou de les poignarder quand elles résistaient. Son forfait accompli, il laissait les corps dans la forêt pour qu'ils soient ramassés par les éboueurs.

Arrestation
Camargo est arrêté par deux policiers à Quito le 26 février 1986, seulement quelques minutes après qu'il eut assassiné une fillette de 9 ans nommée Elizabeth. Les policiers étaient en patrouille et s’approchèrent de lui, pensant qu'il avait des agissements suspects. Ils furent surpris de trouver dans son sac des vêtements tachés de sang de sa dernière victime, et une copie de Crime et châtiment de Dostoïevski. Il l’emmenèrent en garde à vue et plus tard à Guayaquil pour identification. Lors de son arrestation, il donna un faux nom, Manuel Boulgarine Solis, mais il fut plus tard identifié par une de ses victimes de viol qui avait pu s’échapper.

Daniel Camargo avoua très calmement avoir tué 71 jeunes filles en Équateur depuis son évasion de la prison colombienne. Il conduisit les autorités là où les corps de ses victimes n'avaient pas encore été récupérés. Les corps avaient été démembrés. Alors il décrivit aux autorités équatoriennes comment ses crimes sadiques avaient été commis. Il ne montra aucun remords et donna une explication cynique pour ses choix concernant les enfants. Il les voulait vierges « parce qu'elles pleurent et qu’elles crient », ce qui apparemment lui donnait une plus grande satisfaction.

Cependant pour se dédouaner, Camargo prétendit qu’il tuait parce qu'il voulait se venger de l'infidélité des femmes. Il les haïssait pour ne pas être ce que les femmes sont censées être.

Interview
En juin 1986, Francisco Febres Cordero, un journaliste de Hoy (Aujourd'hui), réussit à organiser une entrevue avec Camargo. Il fut difficile d'obtenir l'entrevue parce que la police bloquait tous les accès à Camargo et que ce dernier demandait une somme élevée avant de se laisser interroger. Le journaliste fit semblant de faire partie d'un groupe de psychologues afin d’accéder à Camargo, lui permettant de poser des questions sans éveiller ses soupçons.

Francisco Febres Cordero décrivit Camargo comme très intelligent, "Il avait réponse à tout et était capable de parler de Dieu et du diable aussi». Lettré, il citait Vargas Llosa, García Márquez, Guimarães Rosa, Nietzsche, Stendhal et Freud. Savoir qu'il avait acquis en cours de littérature à la prison de l'île de Gorgona.

Sentence
Camargo fut condamné en 1989 à 16 ans de prison, la peine maximale en Équateur. Alors qu'il purgeait sa peine dans la prison Garcia Moreno de Quito, il prétendit avoir été converti au christianisme. Dans ce pénitencier, il rencontra Pedro Alonso Lopez («le Monstre des Andes»), soupçonné d'avoir violé et tué plus de 300 filles en Colombie, en Équateur et au Pérou.

Décès
En novembre 1994, il est assassiné en prison par Luis Narvaez Masache, le cousin d'une de ses victimes.


Lien vers HaOui :
www.haoui.com
Lien vers : historique des newsletters